La pandémie de Covid-19 affecte même les géants. The Walt Disney Company a annoncé jeudi 12 novembre pour son quatrième trimestre clos le 3 octobre une perte nette de 710 millions de dollars (601,3 millions d’euros) en raison de la fermeture de ses parcs d’attractions. Sur l’ensemble de son exercice comptable, à cheval sur les années 2019 et 2020, le groupe affiche une perte de 2,8 milliards de dollars, dont 2,4 milliards sont directement liés au virus. En septembre, le groupe a déjà annoncé le licenciement de quelque 28 000 employés dans ses parcs d’attractions aux Etats-Unis, soit 12 % des effectifs américains.
Reste une grande consolation, pour Bob Chapek, son PDG : les résultats annuels bien meilleurs que prévus de la plate-forme de vidéo à la demande Disney+, qui fête sa première année d’existence en poursuivant une croissance exponentielle. Elle revendique 73,7 millions d’abonnés payants dans vingt pays contre 57,5 millions il y a trois mois et va être déployée en Amérique latine.
Confronté à la fermeture des salles obscures aux Etats-Unis, en Europe et dans une grande partie du monde depuis mars, Disney a souffert, comme tous les studios américains, de la fermeture des salles obscures. Or, après les rachats successifs de Pixar, Marvel et Lucasfilm puis 21st Century Fox et sa pépite du cinéma d’auteur Fox Searchlight l’an dernier, le géant pouvait concentrer sur certains marchés, comme aux Etats-Unis, jusqu’à 40 % des recettes du box-office des Etats-Unis en 2019.
Croisade du streaming
Faute de pouvoir rentabiliser sur grand écran sa kyrielle de longs-métrages prévus cette année, comme Black Widow, de Cate Shortland, ou West Side Story, de Steven Spielberg, le groupe a reporté leurs sorties à l’an prochain. Et quitte à se mettre à dos tous les exploitants de salles de cinéma de la planète, Disney a décidé de basculer la diffusion de Mulan, de Niki Caro, puis Soul, le dessin animé de Pete Docter et Kemp Powers, uniquement sur sa plate-forme vidéo maison.
Le groupe dispose désormais de deux canaux mondiaux de distribution – les salles et Disney+, mais aussi Hulu et ESPN+ qui ont profité du confinement
Si le groupe cherche ainsi à conquérir toujours plus d’abonnés et à damer le pion aux autres plates-formes − Netflix en tête mais aussi Peacock (NBCUniversal) ou HBO Max (WarnerMedia) −, il ne pourra pas, de cette manière, amortir ces films aux budgets colossaux. Tant pis, il sacrifie pour l’instant quelques atouts pour gagner des points dans sa croisade du streaming. Sa trésorerie n’en sera qu’égratignée puisque ses intarissables films issus des licences Star Wars ou Avengers l’ont doté d’un confortable cash-flow de 3,59 milliards de dollars.
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