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Philippe Grangeon, le conseiller spécial de Macron qui a fait de la réforme des retraites sa bataille

A 62 ans, il prétend promouvoir les idées d’une gauche sociale-libérale. L’explosif dossier de la réforme des retraites montrera si sa stratégie était la bonne.

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Publié le 29 novembre 2019 à 03h15, modifié le 03 décembre 2019 à 14h44

Temps de Lecture 20 min.

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Philippe Grangeon, dans son bureau du palais de l’Elysée à Paris, le 19 novembre.

Tous les lundis à 15 heures, dans le bureau d’Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Elysée, on passe en revue les grands moments de l’actualité de la semaine à venir, les éléments de langage qui devront accompagner la présentation d’un projet de loi ou d’une sortie présidentielle.

Autour de la table, une petite dizaine de participants, dont Sibeth Ndiaye, la porte-parole du gouvernement, Stanislas Guerini, le patron de La République en marche (LRM), Benoît Ribadeau-Dumas, le directeur de cabinet d’Edouard Philippe, Joseph Zimet, le tout nouveau communicant de l’Elysée et… Philippe Grangeon, le conseiller spécial d’Emmanuel Macron. Et, presque chaque semaine, ce dernier prend la parole.

Avec Grangeon, c’est toujours long, un peu lent, parfois sinueux, souvent professoral (en trois ou quatre points)… Bref, ça prend du temps. Et dans l’essoreuse de l’Elysée, où chaque minute est comptée, forcément, ça agace.

Alors il arrive qu’Alexis Kohler ne parvienne pas à contenir quelques signes d’impatience. Un geste, un souffle, un regard vers sa montre… Mais Grangeon ne transige pas : il n’accélère ni n’abrège. Il parle. « Ça peut parfois tourner au supplice pour Alexis », s’amuse un des participants.

Spécialiste du mouvement social

A 62 ans, Grangeon n’est pas seulement le plus âgé de la tablée. Si le couple formé par Kohler et Ribadeau-Dumas a incarné la réforme à la hussarde de l’acte I, Grangeon, lui, est le théoricien et le dépositaire de l’acte II. Les deux autres sont énarques, il est titulaire d’un DEUG d’histoire. Ils sont cravatés, il est presque toujours col ouvert. Ils sont les grands chefs technos de la République, il est le politique. Celui qui oblige la machine macroniste à apprendre les mots « compromis », « apaisement », « concertation ».

Joseph Zimet n’y voit que du bien : « Philippe est de ceux qui prennent le temps de faire des phrases, d’échanger. S’il lui arrive de ralentir le jeu, c’est aussi pour mieux construire. » On ne coupe pas la parole de celui qui a défendu l’idée de ce grand débat qui allait devenir la planche de salut d’Emmanuel Macron.

Surtout dans un climat éruptif et dans la perspective de la mobilisation du 5 décembre contre la réforme des retraites. Car le spécialiste du mouvement social autour de cette table, c’est censé être lui. « Macron se dit que, s’il y a quelque chose qu’il n’a pas vu, Grangeon le verra », certifie Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale.

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