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Covid-19 : le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, dans le viseur des sénateurs

Selon les informations du « Monde », la commission d’enquête du Sénat s’est procuré un échange d’e-mails entre le directeur général de la santé et Santé publique France, attestant de pressions pour empêcher la publication d’un rapport d’expertise établissant que la France aurait dû avoir à sa disposition un milliard de masques.

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Publié le 09 décembre 2020 à 19h15, modifié le 10 décembre 2020 à 06h59

Temps de Lecture 5 min.

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Le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, lors d’une conférence de presse au ministère de la santé à Paris, le 7 décembre.

Le directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon, a-t-il fait pression pour modifier un rapport d’experts recommandant au gouvernement d’avoir à disposition un milliard de masques en cas de pandémie, alors que lui-même venait d’en commander seulement 100 millions ? C’est ce que semble penser la commission d’enquête du Sénat, chargée de tirer les leçons de la crise sanitaire, qui doit dévoiler ses conclusions jeudi 10 décembre, à l’occasion d’une conférence de presse.

Selon plusieurs sénateurs, qui ont pu avoir accès, les 7 et 8 décembre, aux conclusions de la commission d’enquête, M. Salomon a bien tenté de modifier un avis remis en août 2018 à l’agence Santé publique France (SPF) par Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble.

Lire aussi le compte-rendu de l’audition : Article réservé à nos abonnés Acculé par les sénateurs, Jérôme Salomon s’est défendu de faire de « l’autosatisfaction »

Ce document établit des recommandations sur les différentes « contre-mesures médicales » à déployer en cas de pandémie grippale : médicaments, matériel médical et masques. Prenant pour hypothèse une atteinte de 30 % de la population française, il indique – dans la version de l’avis qui sera finalement publiée un an plus tard, à l’été 2019 – qu’« en cas de pandémie, le besoin en masques est d’une boîte de 50 masques par foyer, à raison de 20 millions de boîtes en cas d’atteinte de 30 % de la population », soit 1 milliard de masques. « L’importance du stock est à considérer en fonction des capacités d’approvisionnement garanties par les fabricants », est-il précisé.

« Stock dormant »

Hasard du calendrier, ce rapport arrive sur le bureau de François Bourdillon, directeur de Santé publique France (jusqu’à la mi-2019), en même temps qu’une analyse révélant l’état calamiteux du stock national : plus de 80 % des 735 millions de masques ne seraient plus conformes.

Le 26 septembre 2018, François Bourdillon tire la sonnette d’alarme. Dans un courrier adressé à Jérôme Salomon – dont il dépend –, il souligne que l’état des stocks de masques, mais aussi de médicaments, « ne permet pas de disposer de moyens de protection contre une éventuelle pandémie ». « Il est important qu’une doctrine soit rapidement établie par vos services pour que les éventuelles acquisitions de produits de santé soient mises en œuvre, afin de disposer d’un stock avant le deuxième trimestre 2019 », est-il écrit dans ce courrier.

L’ex-directeur de Santé publique France, François Bourdillon, lors de son audition par la commission d’enquête sénatoriale, le 16 septembre.

La nouvelle tombe mal pour le directeur général de la santé. Depuis plusieurs années déjà, le ministère de la santé cherche à faire des économies sur ces stocks, jusqu’à abandonner l’idée même d’un « stock dormant » c’est-à-dire « un milliard de masques enfermés qu’il faudrait jeter régulièrement », selon les mots employés par Jérôme Salomon lors de son audition, le 16 juin, devant les députés de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale.

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