Taxe Gafa : pourquoi les Etats-Unis menacent la France
Les Etats-Unis ont menacé la France de sanctions quelques heures avant l'adoption de la "taxe Gafa", jeudi, au Sénat. Voici pourquoi Washington agit de la sorte.
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi avoir lancé une enquête sur les effets de la taxe française visant les géants du numérique qui a été définitivement adoptée au Sénat jeudi. En fonction de ses résultats, l'enquête pourrait mener à des mesures de représailles contre la France. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a estimé que les pays alliés devaient régler leurs "différends autrement que par la menace", précisant que c'était la première fois que les Etats-Unis brandissaient cette arme contre la France.
Voici trois raisons pour lesquelles Washington menace la France :
1 - La France est l'un des premiers pays à taxer les Gafa
En adoptant définitivement jeudi au Sénat une taxe "à la française" sur les géants du numérique, la France devient un des premiers pays à imposer le chiffre d'affaires d'une trentaine de géants du numérique comme Google, Apple, Amazon ou encore Facebook. Le projet de loi vise à taxer les activités numériques qui "créent de la valeur grâce aux internautes français", a précisé Bruno Le Maire.
La taxe ciblera les entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires sur leurs activités numériques de plus de 750 millions d'euros dans le monde, dont 25 millions d'euros en France. L'idée est de les imposer à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France notamment sur la publicité ciblée en ligne, la vente de données à des fins publicitaires et la mise en relation des internautes par les plateformes.
Elle devrait rapporter quelque 400 millions d'euros cette année et 650 millions en 2020.
2 - Donald Trump défend les intérêts américains
Comme il s'y est engagé depuis le début de son mandat, Donald Trump, qui entretient pourtant des rapports très compliqués avec les géants de la Silicon Valley, défend cette fois encore les intérêts nationaux. Il a déjà lancé une guerre commerciale avec la Chine et augmenté les taxes sur les importations d'acier et d'aluminium en provenance d'Europe. Suivant le même objectif, il s'est retiré de l'accord de Paris sur le climat et a renégocié des accords commerciaux.
4) 2 constantes de #Trump en politique étrangère:
— Corentin Sellin (@CorentinSellin) July 11, 2019
a) 1 obsession doctrinale: les alliés sont des profiteurs, qui affaiblissent des #EtatsUnis plus forts sans contraintes multilatérales.
b) 1 moyen: la sanction économique unilatérale, instrument de pression par rapport de force.
Cette passe d'armes marque une nouvelle étape de ses relations conflictuelles avec Emmanuel Macron, défenseur d'un multilatéralisme qu'il exècre, marquées ces derniers mois par des tensions autour des questions climatiques ou du nucléaire iranien. Jeudi, le sénateur Jean-Marc Gabouty (UDI) a ironisé auprès de l'AFP sur le nouvel "élan impérialiste" de Donald Trump, voyant "dans cette marque d'intérêt" pour les débats du Sénat "un réel honneur", "même si la démarche n'est pas forcément inspirée par la plus grande bienveillance".
3 - Les Etats-Unis veulent semer la discorde en Europe
Enfin, les Etats-Unis veulent envoyer un message fort en menaçant la France. Comme l'a rappelé Bruno Le Maire, Paris aimerait qu'une solution internationale soit trouvée pour une taxation des géants du numérique "à l'échelle de l'OCDE".
"Nous aurons d'ici 10 jours le G7 des ministres des Finances, qui se tiendra à Chantilly, le secrétaire américain au Trésor sera présent. Accélérons les travaux au niveau international, trouvons une solution commune, trouvons une solution au niveau de l'OCDE et passons par des accords plutôt que par des menaces", a insisté le ministre.
En menaçant la France de sanctions, Washington veut semer la discorde entre Paris et ses partenaires européens notamment. Le projet de loi adopté jeudi s'inspire largement d'un projet européen qui n'a pas abouti en raison des réticences de l'Irlande, de la Suède, du Danemark et de la Finlande. Donald Trump parie que les sanctions brandies contre la France convaincront d'autres pays de ne pas suivre l'initiative du gouvernement.
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