Les douches parlent tchèque, le mess italien, les allées suédois. Si ce n’était les murs fortifiés et les bunkers, la base de Ménaka, dans le nord-est du Mali, aurait des petits airs de Bruxelles. C’est ici, à une centaine de kilomètres à l’est de Gao, qu’a pris ses quartiers la force Takuba, pièce maîtresse du futur dispositif militaire français au Sahel, après le désengagement du nord du Mali et la réduction à venir des effectifs (environ 2 500 contre 5 100 aujourd’hui). Des unités de huit pays européens y participent déjà, la Lituanie a annoncé lundi l’envoi de moyens aériens.
Cette dimension internationale, inédite pour une telle opération, s’entend et se voit sur l’emprise de Ménaka, où flottent les drapeaux de plusieurs nations. Ouverte en 2018 par Barkhane, la base est méconnaissable. Des bâtiments ont poussé pour accueillir les états-majors. Environ 600 militaires, sur les 700 que comprend aujourd’hui l’opération, vivent à la lisière de cette ville carrefour, proche de la «zone des trois frontières» (entre Niger, Mali, Burkina Faso) qu