
ARTE – DIMANCHE 24 OCTOBRE À 18 H 00 – DOCUMENTAIRE
Si le remarquable documentaire L’Œil, le pinceau et le cinématographe, de Stefan Cornic, était une série télévisée, on dirait qu’il s’apparenterait au genre dit « choral », ou « polyphonique ». Et ses personnages principaux seraient les trois que nomme le titre, ainsi que le chemin de fer, qui y fait davantage que de la figuration.
Ce film, à l’angle d’attaque à la fois large et singulier, raconte comment les divers médias artistiques et les progrès techniques du XIXe siècle ont créé des lignes directrices et fondatrices qui, ainsi que dans un contrepoint musical, s’exposent, se superposent, se croisent, s’imitent et se combinent.
Le tout placé dans le cadre de la ville moderne, en particulier le Paris haussmannien, alors qu’il se dessine et dont la photographie documentaire, comme celle d’Henri Rivière, également graveur et peintre, fixe la transformation, les travaux gigantesques et les mouvements de ses habitants.
Les Expositions universelles parisiennes créent une « ville spectacle », où l’on est vu et d’où l’on peut voir : sur « le plus haut belvédère du monde » qu’est la tour Eiffel, en 1889, ou, au sol, sur le fameux trottoir roulant de l’Exposition de 1900. De même, le train et le cadre que constituent ses fenêtres – dont l’artiste Tacita Dean dit qu’elles sont un « médium précinématographique » – créent les conditions de ce que Louis Lumière appelait une « vue photographique animée ».
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