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L'Italie accède enfin au plan de relance européen

Le pays est le principal bénéficiaire du Next Generation EU. Il en a reçu un premier acompte de 25 milliards d'euros ce vendredi, dont il dépensera plus de la moitié d'ici à la fin de l'année.

Le Président du conseil italie, Mario Draghi a engagé sa crédibilité dans l'utilisation rigoureuse et efficace des fonds européens
Le Président du conseil italie, Mario Draghi a engagé sa crédibilité dans l'utilisation rigoureuse et efficace des fonds européens (Xinhua/XINHUA-REA)

Par Olivier Tosseri

Publié le 13 août 2021 à 15:47Mis à jour le 15 août 2021 à 12:25

Un vent d'euphorie souffle sur l'économie italienne. L'indice de confiance des entreprises a atteint en juillet son plus haut niveau depuis le début des statistiques en mars 2005. La progression du PIB italien s'est établie à 2,7 % au deuxième trimestre, soit plus que les 2 % initialement annoncés par le gouvernement, qui table désormais sur une croissance de plus de 5 % à la fin de l'année. Des prévisions qui intègrent l'effet des mesures de son Plan national de relance et de résilience ( PNRR), approuvé le 22 juin dernier par la Commission européenne, déclinaison nationale du plan européen de relance.

Vendredi, le Trésor italien a reçu la première tranche de ce vaste plan d'investissement : 24,9 milliards d'euros, soit, comme le veut la règle établie à vingt-sept, 13 % du total attendu. L'Italie recevra au total 191,5 milliards d'euros, se décomposant en 68,9 milliards de dons et 122,6 milliards de prêts. A cela s'ajoute un fonds national de 30 milliards d'euros pour un plan de relance italien d'un montant de 221,5 milliards d'euros. La Péninsule, pays où la récession a été la plus sévère avec un recul de près de 9 % de son PIB, est la principale bénéficiaire du Next Generation EU.

105 projets immédiatement lancés

Que va faire l'Italie de tout cet argent ? Quelque 15,7 milliards d'euros seront investis au cours des cinq prochains mois dans 105 projets en particulier pour favoriser la transition numérique des entreprises et leur internationalisation mais aussi des chantiers d'infrastructures liées au TGV. L'Italie s'est engagée auprès de Bruxelles à dépenser vite mais surtout bien les ressources qui lui sont octroyées. Mario Draghi s'en est porté garant. Il veut convaincre la présidente Ursula Van der Leyen et ses partenaires européens, essentiellement les pays du Nord, que la Péninsule n'est pas le pays de la gabegie et des lenteurs bureaucratiques. Pour que cet argent permette à l'économie transalpine de renouer avec une croissance structurelle le PNRR est divisé en 6 missions : la « numérisation, innovation, compétitivité et culture » bénéficiera de 21 % des ressources, tandis que 30 % iront à la « révolution verte et transition écologique », 13 % respectivement aux « infrastructures pour une mobilité durable » et à l' « inclusion et cohésion ». 14 % seront destinées à « l'instruction et à la recherche » et enfin 9 % à la « santé ».

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Un programme sous stricte surveillance

Mais pour que ces milliards d'euros puissent améliorer au mieux l'efficacité énergétique des bâtiments, les infrastructures et les équipements technologiques des hôpitaux ou encore doubler le trafic ferroviaire à grande vitesse, la gestion du PNRR devra être rigoureuse. Elle s'articule sur trois niveaux administratifs dont le principal est le bureau du président du Conseil, Palazzo Chigi, qui supervise la mise en oeuvre des différents projets. Ils seront contrôlés par la direction du budget du ministère des Finances, tandis que leur réalisation sera confiée aux ministères compétents le plus souvent dirigés par des personnalités techniques. Tous les six mois, un rapport sera soumis au Parlement et à la Cour des comptes.

Des réformes structurelles sont également promises . De la modernisation de la justice à celle de l'administration publique, une cinquantaine de textes législatifs sont prévus. « Nous jouons notre avenir et notre crédibilité », insiste Mario Draghi. Bruxelles ne disait pas autre chose, ce vendredi : « La Commission autorisera les versements sur la base de la mise en oeuvre des investissements et des réformes décrits dans le plan italien. »

Olivier Tosseri (Correspondant à Rome)

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