Des protéines végétales made in Bretagne pour éviter d’importer du soja transgénique

Trois structures agricoles, Valorex, Eureden et Tromelin, lancent une première initiative française pour une alimentation plus saine des élevages.

Henri Cornec, éleveur de porcs à Ploudiry (Finistère), nourrit ses animaux avec du maïs  produit au sein de sa commune. LP/Nora Moreau
Henri Cornec, éleveur de porcs à Ploudiry (Finistère), nourrit ses animaux avec du maïs produit au sein de sa commune. LP/Nora Moreau

    Dans son exploitation de 180 ha à Ploudiry (Finistère), Henri Cornec élève, avec son frère et un associé d’une ferme voisine, quelque 7500 porcs qu’il nourrit avec du maïs produit au sein de sa commune. Il fait partie des nombreux agriculteurs aujourd’hui impliqués dans un tout nouveau Groupement d’intérêt économique (GIE) qui s’inscrit dans le plan « Protéines végétales » du gouvernement.

    Ce GIE, fondé récemment par trois structures bretonnes — la société Valorex, leader dans l’étude et la production de graines oléoprotéagineuses et de végétaux, et les coopératives agricoles Eureden et Tromelin —, a lancé une initiative pilote avec pour ambition, en commençant par la Bretagne, de faire changer les modes d’alimentation animales au quotidien : en résumé : exit le soja transgénique, et bonjour les graines locales.

    « On en teste actuellement les féveroles, pois et lupins »

    « L’idée, c’est de passer au maximum par du circuit court », explique Henri Cornec, en donnant du maïs cultivé chez lui à deux petites cochettes. « On essaye de ne plus importer de soja et ainsi de limiter les émissions de CO2 tout comme la déforestation, mais ce n’est pas encore évident à 100 %. Les porcs digèrent très bien le soja, mieux que d’autres céréales, même si l’on en teste actuellement certaines comme les féveroles, pois, lupins, etc. »



    Ce changement de méthode, plus vertueux, devrait se faire façon progressive grâce au soutien du GIE. « Notre objectif, c’est d’accélérer la filière végétale à la rencontre de la filière animale par le biais de nouvelles technologies dont l’étude et la cuisson des graines », précise Stéphane Deleau, PDG de Valorex et président du GIE Service de valorisation des protéines. « Notre union devrait permettre de nous affranchir, à terme, des produits d’importation ». D’ici dix ans, le projet du GIE SVP a pour objectifs de rassembler 3375 éleveurs et agriculteurs pour 15 000 ha de surface agricole utile, et de produire 50 000 tonnes de graines.