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Air France obtient une aide de 4 milliards d'euros mais devra céder 18 créneaux horaires à Orly

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé un accord pour aider Air France, qui se traduira par une montée au capital de l'Etat. En échange, la compagnie devra céder 18 créneaux horaires à Orly.

Ce sera finalement 18 créneaux horaires en moins à Orly. Invité sur France Inter ce mardi, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé un accord avec Bruxelles sur le soutien à Air France. La compagnie devra donc céder ces 18 créneaux pour bénéficer de nouvelles aides publiques, pour des raisons de concurrence.

En échange, l'Etat va convertir un prêt de 3 milliards d'euros en fonds propres et va monter au capital en injectant "jusqu'à un milliard d'euros" pour atteindre "un peu moins de 30%" du capital de la compagnie faisant de l'Etat "le premier actionnaire d'Air France" annonce Bruno Le Maire.

"C'est une bonne nouvelle pour Air France et une bonne nouvelle pour tous les Français" a affirmé le ministre.

La négociation a néanmoins été "longue" et "dure" avec la Commission européenne, reconnaît Bruno Le Maire. "Le nombre de créneaux horaire demandé nous paraissait excessif (en l'occurence 24, ndlr)".

18 créneaux, "cela représente 4% des créneaux dont dispose déjà Air France sur Orly, donc vous voyez que c'est raisonnable" juge-t-il.

Rynair non grata

Surtout, le gouvernement a posé comme condition que ces fameux créneaux de décollage et atterrissage profitent aux compagnies aériennes qui "respectent rigoureusement les règles sociales et fiscales de l'Etat français" poursuit-il. "C'était un des points durs de la négociation, nous ne voulons pas de dumping social ou de dumping fiscal." Dans le viseur, Ryanair évidemment qui lorgnait sur ces créneaux, même si le ministre prend soin de ne jamais nommer la compagnie.

Mais la compagnie française devra aussi devenir rentable. "Ce n'est pas un chèque en blanc" insiste Bruno Le Maire. "L'Etat n'apporte pas un soutien financier aussi important, sans demander des contreparties à Air France". Mais c'est à la direction de la compagnie d'engager les mesures adéquates, précise Bruno Le Maire.

Nouvelles pertes pour le groupe

Au-delà d'Air France, c'est tout le groupe Air France-KLM qui est à la peine. L'entreprise franco-néerlandaise prévoit désormais une perte d'exploitation de 1,3 milliard d'euros au premier trimestre alors que le secteur du transport aérien peine encore à redémarrer.

"Ces premières mesures de recapitalisation constituent une étape importante pour notre groupe dans cette période exceptionnellement difficile", a déclaré le directeur général du groupe Air France-KLM, Benjamin Smith dans un communiqué. "Elles apporteront à Air France-KLM une plus grande stabilité pour aller de l'avant lorsque la reprise commencera, à mesure que la vaccination à grande échelle progressera dans le monde et que les frontières se rouvriront."

Le groupe souligne que l'État néerlandais poursuivait ses discussions avec la Commission européenne "concernant des mesures potentielles de renforcement des fonds propres de KLM".

Thomas Leroy Journaliste BFM Business