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Agriculture: "Si rien n'est fait, en 2023, nous importerons plus que nous exporterons"

La présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a tiré la sonnette d'alarme ce lundi sur RMC.

Pour compenser l’annulation en février du salon de l’agriculture, la “semaine de l’agriculture” se tient cette semaine du 13 au 24 mai. Un “Grand Rendez-Vous de la souveraineté alimentaire” est ainsi organisé demain par la FNSEA au palais des congrès de Paris

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, était l'invitée de RMC ce lundi pour évoquer tout cela et tirer la sonnette d'alarme et rappeler que durant la crise sanitaire la chaîne alimentaire a "tenu bon" mais révélé "d'énormes faiblesses".

Le président de la République avait donné des signaux encourageants aux agriculteurs du pays en assurant qu'il fallait retrouver une forme d'indépendance alimentaire par rapport aux autres pays et d'ainsi moins dépendre des importantes qui sont parfois des aberrations logiques et environnementales. 

"Nous régressons depuis des années"

Et pour arriver à cela, il y aura du boulot. En effet, la France importe beaucoup. Et de plus en plus: 60% des fruits que nous mangeons sont importés, la moitié des volailles, 40% des légumes et même un quart de la viande bovine.

"En 15 ans, la production de volailles a reculé de 12% en France alors qu’elle a augmenté de 63% en Allemagne", rappelle Christiane Lambert a titre d'exemple.

Elle assure que "si rien n'est fait, la sécurité alimentaire sera en danger" pour notre avenir proche.

"Nous régressons depuis des années, nous vivons une décroissance de production agricole. La surface de production de légumes a diminué de 14% sur les 20 dernières années. Nous importons un fruit sur deux, un légume sur deux. Si rien n'est fait, nous serons en 2023 des importateurs nets".

Le message de Christiane à Lambert à Emmanuel Macron

Que faut-il donc faire pour inverser cette tendance? Christiane Lambert estime qu'il faut faire "la même chose que pour l'industrie": relocaliser.

"Agnès Pannier-Runacher sillonne les plateaux de télévision pour dire qu'il faut relocaliser les industries en France. On a vu pendant le premier confinement qu'on a manqué de masques, de respirateurs, de vaccins. On a laissé filer toute cette industrie à l'étranger, c'est la même chose pour l'agriculture. Mais l'alimentation est un besoin primaire.
On fête les un an de la déclaration de Macron qui disait que déléguer sa santé et son alimentation à autrui est une folie. Le dire c'est bien, mais prendre les décisions qui vont permettre de relocaliser, c'est beaucoup mieux. C'est ce que nous attendons, des actes concrets. Or, pour l'instant, ça fait des années que les chiffres s'aggravent."

Nous régressons dans tous les secteurs sauf la viticulture et la céréaliculture selon les chiffres de la FNSEA. "La France agricole s'appauvrit", conclut-elle.

J.A.