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La pollinisation dans ses moindres détails
 






 




 
        La pollinisation manuelle exige de respecter IMPERATIVEMENT trois règles :

 
1)
pollen pur.
2)
stigmate vierge.
3)
pollinisation protégée.
 




Respect de la règle n°1 : aucun autre pollen ne doit venir polluer celui que l'on veut récolter.







Respect de la règle n°2 : le stigmate doit être vierge.



Ce stigmate n'est pas vierge. On aperçoit quelques grains de pollen d'autant plus visibles que le stigmate est d'une autre couleur.





Respect de la règle n°3 : la pollinisation doit être protégée du vent et des insectes.




                


 
 

RECOLTER DU POLLEN PUR AVEC PROTECTION
 


 




Avant que les fleurs ne s'ouvrent







j'encapsule l'inflorescence d'un voile.





Je laisse les fleurs s'épanouir complètement.





Je récolte les anthères quand toutes les fleurs sont ouvertes.





Je les dépose dans une ancienne boite de film argentique vide.





Je mets ces boites de film dans des verres qui assurent leur stabilité en cas de vent.
Ces verres sont mis au soleil. Les anthères sèchent en moins d'une heure sous l'action du soleil et de l'air.



Quand le pollen est sec, je ferme la boite avec son couvercle.
En secouant légèrement la boîte on entend clairement les anthères, en la secouant vigoureusement le pollen sort des anthères.



                


 
 

RECOLTER DU POLLEN PUR SANS PROTECTION
 


 




Il faut naturellement choisir une fleur encore fermée.





J'ouvre la corolle et je prélève les anthères.




                


 
 

BANQUE DE POLLEN
 


 




On peut utiliser le pollen aussitôt où se constituer une banque de pollen sur le même principe qu'une banque de sperme.
Pour ce faire je stocke le pollen dans des tubes de laboratoire.





Le pollen se conserve plusieurs années au congélateur. Cette méthode permet d'hybrider deux rhododendrons aux floraisons décalées.
On peut également par ce moyen stocker du pollen expédié sec de partout dans le monde.




                


 
 

POLLEN AVEC GROS GRAINS
 


 




Les gros grains forment comme un collier de perles. Ils sont collés le long d'une sorte de filament qui peut dépasser 2 cm.





Ils restent facilement sur un cure-dent.




                


 
 

POLLEN AVEC DES GRAINS COMME DE LA POUSSIERE
 


 




Les grains de pollen fins comme de la poussière sont indépendants : il n'y a aucun filament qui les relie.
Pour les attraper je déchire un morceau de papier. Remarquez les fibres que la déchirure crée.





J'enroule ce morceau de papier sur lui-même et le mets en contact avec le pollen au fond de la boîte de film ou du tube de laboratoire.





Les fibres attrapent et retiennent facilement les grains de pollen.
L'étape suivante consiste à frotter cette zone contre le stigmate pour y déposer les grains.




                


 
 

POLLINISATION A L'INTERIEUR D'UNE SERRE
 


 




Il n'y a ni vent, ni insecte à l'intérieur d'une serre.
On y est à l'abri de la pluie et la température est plus élevée qu'à l'extérieur ce qui est un avantage certain pour les pollinisations précoces ou simplement quand il fait froid car la température joue un rôle dans la fécondation.





Jim Barlup dans sa "play station". La porte est fermée par une moustiquaire.



Il est, malheureusement, impossible de polliniser à l'intérieur d'une serre les rhododendrons qui poussent en pleine terre.

Voici une astuce, utilisée dans un autre but , mais qui peut être "détournée" pour polliniser à l'intérieur d'une serre : il suffit de greffer un scion boutonné sur un porte-greffe poussant dans un conteneur que l'on rapportera dans la serre.


VOIR L'ASTUCE



                


 
 

POLLINISATION A L'EXTERIEUR D'UNE SERRE
 


 




Pour une pollinisation à l'extérieur il faut choisir une fleur encore fermée.





J'enlève toute la corolle.





Ainsi que toutes les étamines.





Pour bien dégager le pistil.





Je fais glisser ensuite une section de paille plastique le long du pistil





jusqu'à toucher l'ovaire. La paille restera en place jusqu'à la pollinisation.





Le principe est simple : un ovaire jeune est presque toujours gluant. De plus la courbure du style bloque ± la paille.
Ceci est vrai tant qu'il n'y a pas de vent fort.





En retirant la paille je peux facilement vérifier visuellement la réceptivité du stigmate.





J'applique le pollen quand le stigmate brille, signe qu'il est réceptif, ou après quelques jours s'il ne brille toujours pas.





Enfin, je mets un sparadrap microporeux sur le stigmate pour sécuriser la pollinisation.





Voilà, c'est fini.




                


 
 

DERNIERE ASTUCE
 


 




Certains rhododendrons, le R. Kilimanjaro par exemple, possèdent des anthères au pollen abondant qui, à la plus légère secousse, s'empresse d'aller se poser sur le stigmate le pollinisant avant vous.





J'ouvre, dans ce cas, la corolle avec précaution afin de voir le stigmate et le style.





Je fais glisser une section de paille tout le long du style





jusqu'à venir en butée sur l'ovaire.





Je peux alors retirer la corolle





ainsi que les étamines.





Le stigmate ne risque absolument rien.
La paille enlevée, il est prêt pour être pollinisé.





Photos et texte de Marc Colombel.
Adapté de la conférence "Une année avec un hybrideur" - Eureka 2017.