Télévision. Aux prémices de la spectacularisation du monde

Arte diffuse, ce dimanche, un documentaire retraçant l’histoire de l’émergence du « regard moderne ». Pas moins.

L’Œil, le pinceau et le cinématographe
Arte 
Dimanche 24 octobre, 18 heures

La date « officielle » de la naissance du cinéma est connue : c’est le 28 décembre 1895 que les frères Lumière organisent la première projection publique payante, au sous-sol du Grand Café Capucines, à Paris. Mais l’œil humain n’a pas attendu l’invention du cinématographe ni celle du kinétoscope de Thomas Edison quelques années auparavant pour s’éduquer à la représentation vivante de son environnement.

Au cours de la décennie 1870, l’impressionnisme et les débuts de la photographie de rue posent de solides bases. Tandis que se développent les voyages en train, avec ce que cela implique de modification dans le rapport au paysage, Claude Monet peint des séries de tableaux magnifiant le nouveau mode de transport. C’est toute une école picturale, avec Degas ou Caillebotte, qui s’emploie à capter le flux de la vie. On tente de reproduire « ce qui passe, surgit, survient, ce qui fait accident », selon la formule du commissaire d’exposition Dominique Païni, l’un des intervenants.

Des repères bouleversés, des imaginaires stimulés

L’apparition des affiches publicitaires sur les murs de la capitale, de même que les expositions universelles concourent également à faire du XIXe siècle « celui du regard, du flâneur et de l’observateur » et, au-delà, celui de la « spectacularisation du monde ».

Le film attire notre attention sur l’impact insoupçonné de certains éléments architecturaux, tel le balcon haussmannien, cette « sorte de loge » par laquelle « l’activité trépidante de la rue se théâtralise pour les habitants », ainsi que le résume le commentaire. La construction de la tour Eiffel et l’usage de « ballons captifs » contribuent aussi à bouleverser les repères et stimuler les imaginaires.

Le réalisateur Stefan Cornic nous permet par ailleurs de redécouvrir des techniques oubliées, comme la chronophotographie du Britannique Eadweard Muybridge (1830-1904), révolutionnaire pour son temps. Un récit passionnant de bout en bout.

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