Comment estimer la valeur de sa collection de timbres ou choisir à quel prix vendre une de ses précieuses vignettes ? Chaque année, les collectionneurs guettent la publication du catalogue de cotation des timbres de France Yvert et Tellier. Pour son édition 2022, sortie en septembre, la tendance est claire : l’heure est à la hausse généralisée des cotes.
Le PDG du groupe d’édition Yvert et Tellier, Benoît Gervais, explique cette progression par les confinements successifs et les restrictions de déplacements liés au Covid-19, qui ont provoqué le retour d’anciens collectionneurs et l’arrivée de nombreux nouveaux clients, « après des années de traversée du désert ».
« En 2020, le Black Friday a été délirant », provoquant un « effet de levier extraordinaire » en 2021, ajoute-t-il.
Le catalogue France est tiré à 35 000 exemplaires et l’éditeur diffuse annuellement près de 100 000 catalogues toutes éditions confondues (Afrique, Europe, ex-colonies, etc.), en plus des téléchargements de la bibliothèque en ligne.
Vermillon vif oblitéré, 27 500 euros
Pour les timbres dits « classiques », c’est-à-dire émis au XIXe siècle, à partir du 1er janvier 1849, la vedette de la collection de France est le 1 franc vermillon. Sa cote gagne 5 000 euros sur un an, pour atteindre 130 000 euros, neuf. La version oblitérée du 1 franc vermillon vif est à 27 500 euros, contre 26 500 euros en 2020. Une bande de quatre de ce timbre (avec oblitération gros points et une marge d’un timbre touchée) est d’ailleurs actuellement en vente chez Behr, à Paris, au prix de 104 000 euros.
En hausse également : l’émission dite « Présidence » du président Louis-Napoléon Bonaparte légendée « REPUB. FRANC. », dont la cote est passée de 47 000 euros à 48 500 euros pour le n° 9 (10 centimes bistre), tandis qu’apparaît dans le catalogue une nuance « bleue sur crème » pour le 25 centimes bleu, à 6 750 euros.
Quid des timbres du XXe siècle ? Les « Semeuse » gagnent quelques euros. Parmi les autres hausses : « Exposition philatélique du Havre » (+ 50 euros), 1,50 franc « Jacques Cartier » de 1934 (+ 10 euros), « Claude-Bernard », 1940 (+ 4 euros). Pour le reste, la stabilité domine. Les baisses sont rares : « Femme au labour », 1940 (– 2 euros), « Œuvres de l’air » et « E. Chabrier », 1942 (– 20 centimes).
Les années complètes (c’est-à-dire les quelques dizaines de timbres édités la même année) marquent des hausses pour les millésimes les plus récents comme 1989 (+ 9 euros), 2000 (+ 7 euros), 2006 (+ 11 euros), 2007 (+ 13 euros), 2011 (+ 24 euros, avec le feuillet « Cathédrale de Reims » qui prend 3 euros, à 9 euros) et 2012 (+ 19 euros).
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