«La réponse de l’État sera extrêmement ferme » : Darmanin veut éviter un convoi de la liberté à la française

Invité à se prononcer sur une éventuelle contagion en France inspirée des blocages de camionneurs canadiens contre les mesures sanitaires, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré se tenir prêt.

Gérald Darmanin, ici le 22 décembre dernier, a déclaré prendre au sérieux les appels à bloquer Paris suite au siège à Ottawa organisé contre les mesures sanitaires. LP/Fred Dugit.
Gérald Darmanin, ici le 22 décembre dernier, a déclaré prendre au sérieux les appels à bloquer Paris suite au siège à Ottawa organisé contre les mesures sanitaires. LP/Fred Dugit.

    Après Ottawa ou la Nouvelle-Zélande la France ? Depuis le 29 janvier, des centaines de camions encerclent le parlement de la capitale canadienne et bloquent la circulation pour protester contre les restrictions sanitaires et l’obligation vaccinale contre le Covid-19. Depuis, le mouvement a contaminé Wellington, la capitale néo-zélandaise, bloquée par le même procédé. Et frémit en France.

    Dans l’Hexagone, certains militants rêveraient de lancer un « convoi de la liberté » à la française. Un groupe Facebook a été créé. Il rassemble 23 000 membres. Des appels à rallier Paris vendredi y circulent et une trentaine de manifestants se rendant sur la capitale ont été interpellés ce lundi. Des éléments pris au sérieux par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, invité à se prononcer à ce sujet sur BFMTV, qui exclut toutefois toute mobilisation massive, pour l’instant.

    « Aujourd’hui, nous n’avons pas de renseignements qui nous démontrent que cela s’organise dans des proportions qui seraient importantes », a affirmé le ministre. Toutefois « Les moyens sont importants » pour prévenir de tels blocages.

    Du renseignement et des gendarmes

    « Nous mettons les moyens de renseignement et d’action si jamais des gens voulaient bloquer la liberté des uns et des autres, surtout un accès à la capitale. (…) Les gendarmes sont très mobilisés, nous prendrons nos responsabilités pour ne jamais laisser entraver la liberté de circulation », a détaillé Gérald Darmanin.

    Le cas échéant, « la réponse de l’État sera extrêmement ferme », a prévenu le ministre. Alors que des milliers d’opposants au passe vaccinal veulent « rouler sur Paris » samedi 14 février dans le cadre d’une action citoyenne baptisée « convois de la liberté » inspirée par celle des routiers canadiens à Ottawa, un premier convoi a été intercepté ce lundi.

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    Une trentaine de manifestants ont tenté de rejoindre la capitale à bord de leurs véhicules. Ils ont été interrompus alors qu’ils roulaient entre l’Essonne et la Seine-et-Marne. L’opération s’est déroulée « dans le calme », ont indiqué les forces de l’ordre.

    Départs de Bayonne, Nice, Strasbourg

    D’autre part, six « convois » de covoiturage ou de particuliers à bord de leurs propres véhicules sont déjà annoncés dès mercredi au départ notamment de Bayonne, Nice, Strasbourg ou encore Cherbourg.

    Ces frémissements tentent de se calquer sur le mouvement canadien. Entre 400 et 500 camions bloquent le centre-ville d’Ottawa ce lundi. Des centaines de véhicules, sur lesquels étaient affichés des messages tels que « rendez-nous notre liberté » et « la coercition n’est pas un consentement », se sont garés dans les rues proches du Parlement, en Nouvelle-Zélande.