Avec les tensions actuelles entre la Russie et les États-Unis, conséquence de l’invasion russe en Ukraine, le gouvernement de Vladimir Poutine va devoir ruser pour acheter des puces. Seule option envisageable : se tourner vers la Chine et le processeur x86.

La Russie s’intéresse de près aux processeurs chinois x86

Depuis plusieurs semaines, AMD, Intel, Nvidia ou encore IBM ont totalement coupé les ponts avec Vladimir Poutine. Comme prévu par l’administration Biden, l’embargo des exportations américaines vers la Russie a des conséquences directes sur l’économie de la Russie. Alors que la pénurie des semi-conducteurs a déjà tendu le marché, le pays doit trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Des alternatives rapides et efficaces.

Pour cela, la Russie pourrait être contrainte de se tourner vers la Chine. Même si plusieurs sources rapportent que la Russie va très probablement réussir à « se fournir en puces américaines par des chemins de traverse », elle peut également s’appuyer sur l’option chinoise avec les puces Zhaoxin. Ce fournisseur propose notamment des processeurs x86. Ils sont conçus par une entreprise taïwanaise et assemblés en Chine.

Des semi-conducteurs de qualité moyenne

Ce géant chinois vend déjà des semi-conducteurs en Turquie, en Lituanie et en Russie. Ces processeurs sont certifiés compatibles avec Windows, Red OS (Linux, certifiée par le ministère des télécoms Russe) et Astra Linux, (une technologie certifiée par le ministère russe de la Défense et utilisée jusque dans les services de renseignement). En revanche, il faut bien le reconnaître, les puces fabriquées par Zhaoxin, baptisées KaiXian (KX), ne sont pas les plus performantes du marché.

Ces SoC gravés en 16 nm sont des « puces multicœurs intégrant une puce graphique, et compatibles avec les technologies classiques – USB 3.0, HDMI, USB-C, Wi-Fi, etc. ». Il est par exemple de jouer à des jeux en 3D ou en 4K avec de telles technologies. Tant pis, la Russie se contentera de cela. C’est toujours mieux que rien pensera certainement Vladimir Poutine, et il n’a certainement pas tort. De quoi suffire à « faire tourner la boutique ».

Depuis plusieurs mois, la Chine tente de réduire sa dépendance aux technologies étrangères. Le pays met en place une stratégie d’autosuffisance. Selon la Semiconductor Industry Association, les ventes de semi-conducteurs chinois pourraient atteindre une part de 17,4% du marché mondial d’ici 2024. Il y a quelques semaines, le South China Morning Post rapportait, depuis Hong Kong, l’existence d’un vrai bouillonnement du monde chinois des semi-conducteurs.