Publicité

Embargo de la Russie : l'Union européenne envisage de saisir l'OMC

Pour répondre aux sanctions occidentales la punissant pour son rôle dans la crise ukrainienne, Moscou a annoncé un « embargo total » de la majeure partie des produits alimentaires originaires de l’Union Européenne et des Etats-Unis.

0203690304823_web.jpg
Dmitri Medvedev a annoncé jeudi matin la liste des produits alimentaires occidentaux interdits en Russie.

Par Les Echos

Publié le 7 août 2014 à 11:24

L'Union européenne envisage de saisir l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) au sujet de l'embargo imposé par la Russie sur de nombreux produits agroalimentaires en provenance d'Europe, a indiqué jeudi à l'AFP l'ambassadeur de l'UE à Moscou Vygaudas Usackas.

Ce jeudi matin , le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a révélé que Vladimir Poutine avait signé mercredi un décret bannissant des étals russes et pendant un an tous les fruits et légumes, le lait, le fromage, le poisson, le bœuf et le porc et la volaille en provenance de l’Union européenne, des Etats-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Norvège.

Un peu moins de 10% des exportations agricoles de l’Union européenne vont à la Russie d’après la Commission Européenne, soit l’équivalent de 11 milliards par an. Le pays importait en 2013 pour près de 1.5 milliard de dollars de produits alimentaires venant des Etats-Unis, parmi lesquels 276.000 tonnes de volailles, soit près de 8 % des exportations américaines du secteur. La France, elle, destinait 6,5 % de ses exportations alimentaires à la Russie en 2012, et a expédié 1,17 milliard d’euros l’année dernière de produits agro-alimentaires. Certaines entreprises françaises sont aussi très présentes sur le marché russe, à l’instar de l’enseigne de distribution Auchan.

La Russie devrait à la place augmenter son importation de produits d’Amérique du Sud et notamment du Brésil, de l’Argentine, du Chili et de l’Equateur, d’après l’agence de sécurité sanitaire (VPSS) qui serait en discussion avec les ambassadeurs de ces pays. La Biélorussie, elle, se dit prête à se substituer à l’UE et à exporter vers la Russie ses propres produits alimentaires. Le premier vice-ministre de l’Agriculture biélorusse déclarait jeudi à l’agence RIA Novosti « avoir de tout » et vouloir augmenter de manière significative ses livraisons de fromage, de lait et de viande.

Publicité

M. Medvedev, dans une allocution télévisée, s’est dit prêt à lever cet embargo si leurs « partenaires font preuve d’une approche constructive » et estime que « toutes ces mesures ne sont purement qu’une réponse » aux sanctions occidentales, tout en affirmant ne pas avoir voulu « d’un tel développement de la situation » puisqu’il « n’y a rien de positif dans les sanctions ». Il a ensuite ajouté « espérer sincèrement que le pragmatisme économique prévaudra sur les considérations politiques stupides chez nos partenaires, et qu’ils penseront à ne pas isoler ou faire peur à la Russie ». Les experts considèrent quant à eux que ces mesures, bien que favorisant les producteurs locaux, provoqueraient une hausse du taux d’inflation en Russie (qui était le mois dernier de 7,8% sur un an).

L’Union Européenne « se réserve le droit de prendre des mesures » à l’encontre de Moscou

L’Union Européenne, après avoir pris connaissance de ces nouvelles sanctions, a déclaré « se réserver le droit de prendre des mesures » à l’encontre de la Russie et va examiner la décision russe, d’après Frédéric Vincent, un porte-parole de l’institution. Il a dénoncé une décision « clairement politique » de la part des autorités russes et a pris soin de rappeler que les sanctions européennes à l’encontre de la Russie étaient « directement liées à l’annexion illégale de la Crimée et à la déstabilisation de l’Ukraine » avant d’ajouter que « l’Union européenne reste déterminée à la désescalade de la situation en Ukraine ».

Les producteurs européens craignent notamment que la production originellement destinée au marché russe se rabatte sur les pays de l’Europe et crée une situation de crise. Pour Luc Barbier, président de la fédération des producteurs de fruits français (FNPF), interrogé par l’AFP, « le risque pour les Européens est aussi de se voir confisquer des parts de marché au profit de l’Asie ou de l’Amérique Latine, qu’il sera ensuite très difficile de reconquérir ».

Le survol de la Russie interdit aux compagnies aériennes occidentales ?

En outre, Medvedev a menacé jeudi la fermeture de l’espace aérien russe aux compagnies aériennes effectuant la liaison entre l’Europe et l’Asie, dont la route la plus courte passe par la Sibérie. Cette interdiction du survol de la Russie provoquerait un surcoût en carburant pour les compagnies, une « mesure grave » d’après le Premier ministre russe en réponse à l’arrêt des activités du transporteur russe Dobrolet, imposé par les sanctions occidentales.

Source AFP

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité