La bataille est autant sur le terrain militaire que sur celui de la communication. Selon une information du Figaro, l’Union européenne (UE) a décidé de frapper la Russie au cœur de sa propagande, alors que l’offensive menée par Moscou en Ukraine dure depuis près d’une semaine. Les Vingt-Sept ont en effet décidé de couper, dès mercredi 2 mars, la diffusion des deux médias russes RT (Russia Today) et Sputnik sur leur sol. La mesure a été officiellement approuvée mardi à l’issue du Comité des représentants permanents de l’UE (Coreper).

Elle concerne l’ensemble des canaux de diffusion des deux médias, que ce soit sur Internet ou à la télévision. "L’interdiction de ces chaînes sur le marché européen est inédite, détaille au Figaro Thierry Breton, commissaire européen. Pour la première fois, elle s’étend à tous les canaux de distribution possibles. Il n’y a pas de place pour la propagande de guerre russe dans notre espace informationnel européen".

Représailles ?

RT et Sputnik sont deux médias financés par le Kremlin, à hauteur de 430 millions d’euros par an. Russia Today, chaîne de télévision, est diffusée sur les antennes et sur le Web d’une centaine de pays en français, en anglais et en espagnol. Elle se décline au format numérique via Sputnik. Les deux sociétés sont considérées par les membres de l’Union européenne comme "deux grands organes de propagande russe". Leur interdiction avait été annoncée dès dimanche par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, dans le cadre de la troisième salve de sanctions européennes décidées contre la Russie.

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Les deux médias avaient déjà été bloqués sur les plateformes TikTok, Facebook et Twitter, sous pression de l’UE. En France, c’est l’Arcom (ex-CSA) qui doit se charger de procéder à la résiliation, dans les prochaines heures, de la convention de RT, alors que la France était le seul État-membre de l’UE à accueillir sur son sol une filiale de Russia Today. Le média compte 176 salariés, dont plus de 100 journalistes. Ces derniers temps, plusieurs figures emblématiques de la chaîne avaient décidé de quitter l’antenne, comme Frédéric Taddeï et Stéphanie de Muru.

Des mesures de représailles de la part de la Russie sont attendues face à cette décision, avec l’expulsion des correspondants français et la fermeture de RFI, France 24 et Euronews dans le pays. Il y a quinze jours, Moscou a déjà fermé le bureau de la radio-télévision allemande Deutsche Welle.