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Les proches de Poutine le pressent de nationaliser les entreprises étrangères qui quittent le pays

Apple a suspendu les ventes de ses produits en Russie.

Apple a suspendu les ventes de ses produits en Russie. - AFP

Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine, ainsi que Dmitri Medvedev, l'ancien président russe, font planer le spectre d'une nationalisation des entreprises étrangères qui ont cessé leur activité dans le pays ces derniers jours.

Des entreprises américaines comme Boeing, Microsoft, Apple ou Ford mais aussi quelques sociétés européennes comme Ikea ou Swatch et quelques françaises tels Hermès ou le guide Michelin... Chaque jour, la liste des entreprises qui cessent temporairement leur activité en Russie s'allonge.

Le gouvernement a envisagé des pistes concernant ces entreprises étrangères qui soit boycottent le pays qui mène la guerre en Ukraine, soit craignent pour leur sécurité localement. Un premier scénario prévoit ainsi une procédure de faillite accélérée avec fermeture définitive et licenciement des employés. Un second envisage une stransmission au moins temporaire des parts vers des investisseurs locaux.

Mais à Moscou, des voix commencent à se faire entendre pour que le gouvernement aille plus loin. C'est le cas d'Andrei Turchak, un des dirigeants de "Russie Unie", le parti de Vladimir Poutine qui presse pour une nationalisation des entreprises incriminées.

"De telles actions des entreprises occidentales ne sont rien d'autre qu'une faillite préméditée (...), assure sur le site de Russie Unie le secrétaire du Conseil général du parti du gouvernement russe. Russie Unie propose de nationaliser la production des entreprises qui annoncent leur retrait et la fermeture de la production en Russie à l'occasion de l'opération spéciale en Ukraine."

Le dirigeant politique qualifie les sanctions contre la Russie de "guerre contre les citoyens russe".

"Nous ne le regarderons pas différente", assure-t-il avant de menacer: "Nous prendrons des mesures de représailles sévères, agissant selon les lois de la guerre."

Un spectre qui rappelle l'URSS

Le gouvernement n'a pas prévu, selon le journal russe Kommersant, d'initiative législative en ce sens.

Néanmoins, cette menace est de plus en plus brandie dans les cercles du pouvoir proche du Kremlin.

"Nous allons saisir les actifs des étrangers et des compagnies étrangères en Russie, en fonction de ce que tel ou tel pays a introduit comme sanctions antirusses, a prévenu Dmitri Medvedev, l'ancien président russe et actuel vice-président du Conseil de sécurité du pays dans le quotidien pro-Kremlin Vzgliad cité par Courrier International. Il est possible que nous nationalisions les biens de ressortissants de pays inamicaux."

Un spectre qui rappellerait les première heures de l'URSS et qui pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement notamment dans l'énergie.

"L’effet d’une nationalisation pour les entreprises basées en Russie se ferait surtout ressentir sur l’activité, avec des ruptures d’approvisionnement, estime dans La Croix Philippe Métais, avocat d’affaires au cabinet Bryan Cave Leighton Paisner. L’impact serait probablement plus important que la question des pertes d’actifs."
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco