Après un premier rapport paru en août, le Giec alerte une nouvelle fois sur les nombreux impacts du changement climatique aujourd’hui et demain. Ce deuxième volet du 6e rapport d’évaluation sur le changement climatique montre qu’aucun écosystème n’est et ne sera épargné et que les dommages pourraient parfois être irréversibles. Voici les dix chiffres à retenir de ce nouvel opus, en attendant le dernier volet en avril.

La moitié de la population mondiale souffre déjà du changement climatique. C’est l’un des dix chiffres chocs du deuxième volet du 6e rapport d’évaluation du Giec, publié le 28 février dernier. À l’heure actuelle, selon les experts de l’Onu, entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes vivent déjà dans des pays très vulnérables aux impacts climatiques, avec des points chauds mondiaux concentrés dans les petits États insulaires en développement, l’Arctique, l’Asie du Sud, l’Amérique centrale et du Sud et une grande partie de l’Afrique subsaharienne.
Dans les pays très vulnérables, par exemple, la mortalité due aux sécheresses, aux tempêtes et aux inondations sur la période 2010-2020 était 15 fois plus élevée que dans les pays à très faible vulnérabilité. En un siècle et demi, la planète a gagné en moyenne environ +1,1°C et devrait atteindre le seuil de 1,5 degré d’ici deux décennies. Or, les impacts climatiques sont déjà plus répandus et plus graves que prévu avec “seulement” 1,1°C de réchauffement, préviennent les experts. Pour rappel, l’Accord de Paris prévoit que nous ne dépassions pas 1,5°C voire 2°C d’ici la fin du siècle…
Infog rapport du GIEC résumé en 10 chiffres 8

Certains impacts seront inévitables y compris dans un scénario 1,5°C


Les impacts déjà ressentis aujourd’hui vont se multiplier à l’avenir, y compris si les émissions de gaz à effet de serre ralentissent, préviennent les scientifiques, rendant inévitables certains impacts climatiques très importants jusqu’en 2040. En Europe, d’ici la moitié du siècle, on pourrait ainsi compter 30 000 décès par an à cause des vagues de chaleur extrême, dans un scénario 1,5°C et jusqu’à trois fois plus si le réchauffement atteint 3°C. La France serait l’un des pays les plus menacés, avec jusqu’à 4 000 morts par an.
Dans le monde, un milliard d’habitants des zones côtières est menacé par la montée des eaux ou les submersions marines tandis que plus de 130 millions de personnes pourraient basculer dans l’extrême pauvreté d’ici la fin de la décennie. Mais les populations humaines ne seraient pas les seules touchées. Un tiers des espèces sont à haut risque d’extinction dans un réchauffement de +3°C. Ce serait deux fois moins dans un scénario 1,5°C.
L’agriculture aussi sera impactée. Si le réchauffement atteint 2°C, il ne sera plus possible de produire les cultures de base dans de nombreuses régions, notamment sous les tropiques, sans des mesures d’adaptation qui ne sont pas disponibles actuellement. Ainsi, on estime que même si le réchauffement est limité, 8% des terres aujourd’hui cultivables ne le seront plus d’ici la fin du siècle. 10 000 milliards de dollars d’infrastructures sont également menacés dans les zones sujettes à des inondations exceptionnelles.
Il est donc indispensable de réduire rapidement nos émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Dans le même temps, il faut protéger 30 à 50 % des terres et des mers, nous dit le Giec. Ce sera notamment l’objet des discussions à la COP15 Biodiversité qui doit se tenir en Chine d’ici la fin de l’été.
Concepcion Alvarez @conce1

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