Centre commercial détruit, Marioupol assiégée: où en est-on au 26e jour de la guerre en Ukraine?

Le centre commercial de Kiev détruit par une frappe russe dans la nuit de dimanche à lundi 21 mars. - FADEL SENNA
Le centre commercial de Kiev détruit par une frappe russe dans la nuit de dimanche à lundi 21 mars. - FADEL SENNA

La guerre entre dans Kiev: un centre commercial de la capitale ukrainienne a été ravagé par un bombardement russe qui a tué au moins huit personnes, tandis que l'Union européenne a qualifié lundi la dévastation de la ville assiégée de Marioupol de "crime de guerre majeur".

Au 26e jour de l'invasion de l'Ukraine décidée par le président russe Vladimir Poutine, les bombardements se poursuivent sur nombre de villes: Kiev, Kharkiv, Marioupol, Odessa, Mykolaïv... Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, a annoncé un nouveau couvre-feu entre lundi soir 20 heures et mercredi matin, 7 heures. Il a appelé les habitants à porter des masques et ne pas ouvrir les fenêtres, à cause de la pollution causée par les incendies dus aux bombardements.

L'armée ukrainienne a affirmé lundi que les Russes avaient jusqu'alors perdu 15.000 soldats, tandis que Volodymyr Zelensky annonçait 1300 militaires ukrainiens tués le 12 mars - des chiffres impossibles à vérifier. Des sources du renseignement américain citées par le New York Times avancent plus de 7000 Russes tués.

· Au moins 8 morts dans une frappe russe sur un centre commercial à Kiev

Tard dimanche soir, une puissante frappe russe, vraisemblablement un missile, a détruit l'immense centre commercial "Retroville", dans le nord-ouest de Kiev, secouant toute la ville: le bombardement a fait au moins 8 morts. La Russie affirme que ce centre commercial inopérant servait de dépot d'armement et de munitions. De l'avis de toutes les personnes sur place (interrogées par l'AFP), il s'agit de l'attaque la plus violente contre Kiev depuis le début de la guerre. L'explosion a détruit les vitres de tout le quartier et endommagé une dizaine d'immeubles

· Une manifestation dispersée par des tirs à Kherson

Les manifestants de cette ville du sud de l'Ukraine occupée par les forces russes ont été dispersés par des tirs d'armes automatiques et de gaz lacrymogène, qui ont fait au moins un blessé, selon des vidéos de deux médias locaux. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a dénoncé sur Twitter "les criminels de guerre russes (qui) ont ouvert le feu sur des gens sans armes qui manifestaient pacifiquement contre les envahisseurs".

• Les dirigeants européens dénoncent "la situation critique" à Marioupol

Un nouvel échange téléphonique a eu lieu ce lundi après-midi entre les chefs d'État français, américain, italien et britannique pour évoquer la coordination occidentale sur les sanctions prises à l'égard de Moscou. Lors de l’échange, les dirigeants sont revenus sur "la situation humanitaire critique" à Marioupol, et "l’urgence d’obtenir un accès sans entrave de l’aide humanitaire".

Selon nos informations, les chefs d'État et de gouvernement ont réitéré leur exigence d’un cessez-le-feu immédiat et d’un retrait des troupes russes. Ils ont aussi réaffirmé leur détermination à accroître leur soutien à l’Ukraine et maintenir les pressions sur la Russie.

À Marioupol, grande ville portuaire du sud majoritairement russophone, assiégée et bombardée depuis des semaines par les Russes, 350.000 habitants restent bloqués dans des ruines jonchées de cadavres, manquant de tout. Pour le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, "ce qui se passe à Marioupol est un crime de guerre majeur".

· Pour Zelensky, l'Ukraine "ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie"

Dans une interview auprès d'un média public régional, le président Volodymy Zelensky a déclaré que l'Ukraine "ne pouvait accepter aucun ultimatum de la Russie".

"L'Ukraine ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie. Il faut d'abord tous nous détruire, alors seulement leurs ultimatums seront respectés", a-t-il dit à Suspilne, un site internet d'information, qui a publié la vidéo de cette interview.

Le président ukrainien dit avoir "expliqué à tous les groupes de négociation" que "tous les changements (qui figureront dans un éventuel accord)" seraient soumis à "un référendum".

· Pour la première dame d'Ukraine, les soldats russes "sont venus pour l’extermination du peuple"

Olena Zelenska, l'épouse du président ukrainien Volodymyr Zelensky, s'est exprimée dans une interview au Parisien ce lundi soir. Elle salue notamment l'entraide européenne sur la question des réfugiés et de l'humanitaire: "Quand la Russie a attaqué l’Ukraine et que notre peuple a commencé à chercher un endroit sûr, j’ai demandé le soutien des premières dames du monde. Mon appel a été entendu. Je voudrais remercier tous les Européens qui aident maintenant notre peuple — qui logent, nourrissent, encouragent. J’imagine que c’est dur pour vous aussi. Comme nous, vous n’étiez pas prêts pour cela (...) Nos enfants n’oublieront jamais ce que vous faites pour nous".

Dans cet entretien, Olena Zelenska lance aussi un appel aux mères des soldats russes, dont les "fils tuent des civils en Ukraine — des femmes, des enfants, des familles entière. Ils ne sont pas venus pour une 'opération spéciale'. Ils sont venus pour l’extermination du peuple. Des soldats russes meurent ici, maudits par nos mères. Poutine vous a promis une compensation pour les morts, je ne sais pas quelle compensation peut remplacer un enfant", lance-t-elle encore.

Article original publié sur BFMTV.com