Cover Satyajit Ray - Commentaires

Satyajit Ray - Commentaires

Portant quasiment à lui seul toute la renommée artistique du cinéma indien, Satyajit Ray a prouvé que cet art pouvait être l’expression d’une réalité et d’un imaginaire indissociables. Rien de littéraire dans une œuvre dont la première évidence est le charme (au sens valéryen), et dont le lyrisme ...

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18 films

créee il y a environ 11 ans · modifiée il y a plus de 3 ans

La Complainte du sentier
7.9

La Complainte du sentier (1955)

Pather Panchali

2 h 05 min. Sortie : 16 mars 1960 (France). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

De son expérience d’assistant de Renoir sur "Le Fleuve", Satyajit Ray a conservé l’approche sensualiste, la muette et sereine contemplation, le fatalisme lucide, l’attention au jeu cruel des cycles cosmiques. Il s’inspire également des méthodes du néoréalisme italien pour raconter avec un dépouillement, une exigence intérieure, un refus constant des compromissions dramatiques, l’apprentissage d’un enfant et sa quête obstinée d’une éthique supérieure, en cherchant à saisir les notes à peine audibles d’une harmonie universelle perpétuellement menacée. Loin des facilités du mélodrame, le film appréhende les êtres et les choses avec une spiritualité que n’exclut jamais la révolte ni le désir de justice sociale, et puise dans la pauvreté même de ses moyens et de son cadre un humanisme fervent.

L'Invaincu
7.8

L'Invaincu (1956)

Aparajito

1 h 50 min. Sortie : 11 décembre 1957 (France). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Apu, le petit héros bengali, est devenu adolescent. Il étudie désormais à Calcutta, grâce aux efforts d’une mère devenue veuve. Ce sont les livres qui le font grandir, puisque l’ellipse de sa transformation se déroule entre le moment où il lit à l’école un poème de Tagore et un autre où il reçoit des ouvrages de son professeur. Ray poursuit le tableau sans concession de la réalité humaine de son pays, tout en déplaçant la dimension presque panthéiste de son interrogation dans un cadre résolument plus urbain. Au rythme d’un conte hindou, sa caméra soucieuse de vérité filme l’initiation d’un jeune homme qui surmonte les contradictions et les mirages dont est pavé son chemin. Rigoureux, assez austère également, le film inspire le respect mais touche nettement moins que le précédent.

Le Salon de musique
7.5

Le Salon de musique (1958)

Jalsaghar

1 h 40 min. Sortie : 18 février 1981 (France). Drame, Musique

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Un aristocrate vieillissant rumine ses souvenirs d’apparat dans un palais en ruine où les vestiges de beauté révolue se reflètent dans des glaces ternies. En de somptueux mouvements d’appareil, en des compositions cendrées restituant la déchéance d’une classe qui meurt de ses contradictions, le cinéaste livre son "Guépard", étudie la fin d’un monde, analyse sur un mode mélodique et lancinant la transition fatale entre deux époques, deux cultures – la noblesse figée dans sa grandeur passée et la bourgeoisise montante et occidentalisée. L’amour de l’art, de la danse et de la musique s’exprime encore sous le lustre poussiéreux du salon, mais l’araignée du portrait remet le rêve à sa place, et le vieux maître trouve la mort en chevauchant sa monture une ultime fois, enivré par les chimères d’une jeunesse qu’il croyait retrouver. Un film splendide et désolé.
Top 10 Année 1958 :
http://lc.cx/Zw9w

Le Monde d'Apu
8

Le Monde d'Apu (1959)

Apur Sansar

1 h 46 min. Sortie : 9 décembre 2015 (France). Drame, Romance

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Dernier chapitre de la trilogie d’Apu, le plus beau, accompli, émouvant. Ray approfondit sa vision fataliste et lucide d’un monde dont il chercherait à résoudre les conflits à la faveur d’une sereine contemplation. Les situations y vibrent d’un humour discret, d’une sensibilité délicate, d’une limpidité absolue dans tous les registres : évidence complice de l’amitié avec Pulu, tendresse de l’amour naissant avec la jeune épouse, nouvelle terrible d’une mort en couches. Mais c’est vers l’apaisement que tend son apprentissage, car après avoir arpenté le pays, jeté son manuscrit au vent pour se délivrer de la douleur, le héros accepte les coups du destin et embrasse ses responsabilités de père. À la fin, il part souriant, en harmonie avec lui-même et avec la nature, son petit garçon de cinq ans juché sur les épaules, et c’est bouleversant.
Top 10 Année 1959 :
http://lc.cx/Zw95

La Déesse
7.7

La Déesse (1960)

Devi

1 h 33 min. Sortie : 19 février 1960 (Inde). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Pour avoir été révélée dans le rêve de son beau-père comme l’incarnation de Kali, la très jeune Doya est vénérée comme une déesse, littéralement statufiée parmi les fumées d’encens. Dépouillée de sa nature d’être mortel, elle est dès lors sujette à une tension intérieure qui ne pourra aboutir qu’à la dislocation de son identité. Plus didactique, légèrement moins lyrique qu’à l’accoutumée, Ray cible un sujet brûlant : la foi aveugle de la religion hindouiste, ses impulsions obscurantistes, ses superstitions délirantes. Prônant le rationalisme spirituel et l’émancipation de la femme, il condamne avec courage une Inde rétrograde pourrie par la dévotion mystique, cerne le poids de structures aliénantes et le stigmatise le long d’un récit de plus en plus étouffant, qui s’achève dans la désolation et la folie.

Trois femmes
7.2

Trois femmes (1961)

Teen Kanya

2 h 58 min. Sortie : 15 septembre 1993 (France). Comédie dramatique, Sketches

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Trois portraits féminins appréhendés comme autant d’exercices de style où la tension émotionnelle se dresse contre les conventions sociales, où le suspense naît du silence qui n’est pas rompu. Une fillette orpheline portant tous les espoirs de l’enfance mais se comportant déjà en adulte ; une épouse cloîtrée ne vivant que pour des parures qui font d’elle une déesse inhumaine (récit fantastique et morbide traitée comme une histoire de fantôme) ; une adolescente ligotée par les traditions qu’un mariage arrangé disciplinera. Les hommes ont le pouvoir de l’argent, auréolés du prestige de la culture et de la ville. Les femmes luttent pour apprendre à lire et écrire, mais la découverte des mots leur sert avant tout à exprimer leur amour. Beau évidemment, raffiné bien sûr, mais régulièrement soporifique.

La Grande Ville
8

La Grande Ville (1963)

Mahanagar

2 h 11 min. Sortie : 27 septembre 1963 (Inde). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Il y a chez Ray quelque chose de quasi surnaturel dans la constance avec laquelle il parvient à susciter l’émotion la plus profonde sans verser dans le pathétisme calculateur. Fidèle à l’héritage néoréaliste, le cinéaste questionne ici la place de la femme dans la société indienne et prône son épanouissement par le travail, au sein d’une organisation traditionnelle qui lui est hostile. Tout en regards bienveillants, gestes compréhensifs, sourires d’encouragement, le film nous attache avec une désarmante facilité à sa petite famille et se fonde sur un amour conjugal à l’épreuve de tous les préjugés ; il prône également une morale de l’intégrité qui se manifeste par la solidarité féminine, engagée contre les injustices de l’économie libérale. Encore une merveille de tendresse, d’acuité et de pudeur.
Top 10 Année 1963 :
http://lc.cx/Be9

Charulata
7.3

Charulata (1964)

1 h 57 min. Sortie : 17 juin 1981 (France). Drame, Romance

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Ni malheureuse ni asservie, la belle Charulata est une épouse en qui sommeillent des richesses prêtes à s’épanouir. Splendide, la première séquence la voit flâner, musarder, observer les passants aux jumelles, en attente de quelque révélation – plus tard, il lui suffira d’évoquer son passé à la campagne pour que les mots lui obéissent. Ce magnifique feuilleté de secrets, d’aveux feutrés et de sensualité bucolique (la scène de jardin) fait rejoindre l’émoi esthétique et l’action politique au sein d’une même beauté. L’harmonieuse sinuosité de ses plans n’a d’égale que la subtilité de son analyse sociale, le long d’une recherche intimiste où chacun prend tardivement conscience de ses sentiments. Les larmes conclusives de cet authentique diamant, qui sont à la fois celles du regret et d’un renouveau conjugal, en consacrent la pudeur sensible et passionnée.
Top 10 Année 1964 :
http://lc.cx/B2d

Le Saint
6.1

Le Saint (1965)

Mahapurush

1 h 06 min. Sortie : 13 avril 1994 (France). Comédie dramatique

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

C’est un conte moral, comme Rohmer en a tourné de nombreux au cours de sa carrière, mais qui déplacerait les préoccupations sentimentales du cinéaste français sur un terrain plus politique. C’est aussi une œuvre inaboutie de n’avoir su exprimer qu’en partie le discours idéologique qui le fonde en une forme esthétique convaincante. Ray tente d’y énoncer un manifeste rationaliste et athée contre la religion, maléfique opium des intellectuels qui adorent (parce qu’il prétend avoir rencontré Platon, Jésus et Bouddha) un gourou soi-disant immortel. Lequel s’avère un véritable Tartuffe, gros, gras, le teint fleuri, l’un de ces imposteurs parcourant l’Inde en tête de gogos qu’il enivre de ses délires verbaux. La farce n’est pas dénuée d’un certain charme mais bien trop superficielle pour laisser une trace durable.

Le Lâche
7.1

Le Lâche (1965)

Kapurush

1 h 14 min. Sortie : 13 avril 1994 (France). Drame, Romance

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Si l’amateur de cinéma parle volontiers de la surabondance des temps morts, ce film bref comme une nouvelle de Maupassant dépend de la grande rareté du temps vif. Son urgence souligne la valeur péremptoire des jugements que produit une crise, et son intérêt tient à sa description évasive de l’incertitude calculée, des zones d’ombre et de mystère d’un récit qui part d’une situation éprouvée pour s’attacher à l’épaisseur d’instants diversement privilégiés. Comme toujours, le réalisateur prouve qu’il a trop d’esprit critique pour s’abandonner aux jérémiades sur le destin, trop de générosité pour blâmer des personnages velléitaires. Seules comptent la délicatesse, l’acuité avec lesquelles il analyse et résout la quadrature d’un triangle sentimental frappé de mauvaise volonté, d’indécision et de faiblesse.

Le Héros
7.2

Le Héros (1966)

Nayak

2 h. Sortie : 13 avril 1994 (France). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Dans un train qui l’amène à Delhi pour y être honoré, un acteur vedette du cinéma bengali se confie à une journaliste et exorcise les épisodes culpabilisants de son passé. Sujet hollywoodien : la vérité cachée d’une idole du spectacle. Mais Ray le définit comme une réflexion sur les différents niveaux de l’exploitation dans une société capitaliste, bien que chacun ait ses propres raisons d’agir. Structuré avec fluidité autour d’une poignée de personnages secondaires remarquablement dessinés et creusés, le film cultive la nonchalance attrayante de son héros pour mieux travailler au dédoublement de la temporalité, donner à ressentir l’amalgame entre évocation du passé et représentation du rêve, et saisir les moments décisifs d’une existence où l’occasion se dérobe, s’évanouit dans le chimérique de la fiction.

Des jours et des nuits dans la forêt
7.8

Des jours et des nuits dans la forêt (1970)

Aranyer Din Ratri

1 h 55 min. Sortie : 17 mars 1993 (France). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Quatre amis bourgeois de Calcutta se rendent en vacances dans la forêt de Palamau : sans arrêt en mouvement pour ne pas avoir encore fixé leur propre identité, ils vont trouver dans ce voyage indéfini l’occasion de rechercher inconsciemment des racines, de découvrir un monde indigène originel, de s’affronter à la nature et à leur vérité. Loin de la ville, ils mesurent la vanité de l’ascension sociale, la pesanteur des conventions, le poids de la solitude. Petits faits, rencontres en suspens, histoires d’amours inachevées parcourent leur expérience initiatique, qui parvient à égaler Rohmer pour la profondeur derrière la légèreté apparente et Renoir pour la raffinement sensuel et l’offrande à la vie. Traversé par un humour radieux, ce doux élixir génère, malgré la gravité allusive du propos, un authentique sentiment de quiétude.
Top 10 Année 1970 :
http://lc.cx/AU6

L'Adversaire
7.5

L'Adversaire (1970)

Pratidwandi

1 h 50 min. Sortie : 14 avril 1993 (France). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Avec un mépris assez insolent des conventions dramaturgiques, le cinéaste se branche sur la confusion et la révolte internes d’un jeune homme en quête de travail et capte au travers de ses errances velléitaires l’état d’esprit agité du Calcutta de la fin des années soixante. De l’héroïsme narcissique mais généreux de ce héros solitaire vivant les revendications de la rue sans jamais s’y mêler, de son rapport aux femmes (sa sœur, plus mature et indépendante que lui, l’étudiante jolie comme un cœur qui l’aidera finalement à s’assumer et à refuser l’humiliation), le film puise une séduction que la mise en scène, trouée de flash-backs, d’insertions chaotiques ou de digressions mentales, souligne en contre-point. Une très belle réussite, affirmant à nouveau l’auteur comme un maître de la chronique du quotidien.

Tonnerres lointains
7.5

Tonnerres lointains (1973)

Ashani Sanket

1 h 40 min. Sortie : 15 août 1973 (Inde). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

En 1943, à cause d’une guerre qui ne concernait en rien les paysans indiens, cinq millions de Bengalis déjà durement frappés par le choléra sont morts de faim. Se consacrant à cette tragédie, évoquant pour la première fois les calamités qui frappent quotidiennement son pays, le cinéaste renoue avec le réalisme de ses premiers films, entièrement articulés sur les éléments naturels, et trouve l’équilibre entre violence du vécu et pudeur délicate de la mise en scène. De la main d’Ananga, émergeant de l’étang comme une conque marine, et celle du cadavre d’un vagabond qui a tenté de la violer, l’œuvre oscille comme entre les deux pôles d’une même réalité : d’un côté la sérénité, la communion avec le monde et le bonheur d’aimer, de l’autre la violence, l’injustice du système des castes et le malheur de vivre.

Les Joueurs d'échecs
7.1

Les Joueurs d'échecs (1977)

Shatranj Ke Khilari

2 h. Sortie : 5 octobre 1983 (France). Comédie dramatique, Historique

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

1856. Tandis que l’administration britannique avale par bouchées les États féodaux gouvernés par les monarques, deux seigneurs se livrent à d’interminables parties d’échecs, inconscients de la tragédie qui se joue et condamnés à rester des bouffons. Ray associe la grande Histoire (drame politique d’une fin de règne) avec la petite (vaudeville fait de coups bas entre amis et de problèmes conjugaux, gorgé d’un humour succulent), et élabore un film transitif, dicté par un souci de simplicité et de limpidité visant à élaguer toute zone d’ombre propice à la spéculation interprétative. Son œuvre se regarde comme on lirait un conte illustré pour enfants, une histoire à la Andersen ("il était une fois un roi") qui mélangerait la tristesse et le rire et parviendrait à traiter du sujet le plus grave avec une infinie légèreté.
Top 10 Année 1977 :
http://lc.cx/AUt

Le Dieu éléphant
6

Le Dieu éléphant (1979)

Joi Baba Felunath

1 h 52 min. Sortie : 13 avril 1994 (France). Policier, Aventure

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 4/10.

Annotation :

Difficile de ne pas considérer ce polar pour enfants comme une parenthèse très dispensable dans l’œuvre de son auteur. On y suit un simili-Sherlock Holmes affublé de son jeune neveu, Watson à peu près inutile, et d’un ami auteur de roman d’aventures, dans une enquête bien peu captivante se résumant à quelques somnolentes rencontres et une poignée de filatures filmées sous sédatifs. Un jugement magnanime estimera que l’énigme est prétexte à déchiffrer le secret de chaque personnage, et le récit un alibi pour interroger le vrai et le faux, l’apparence et la réalité, les visages et les masques, pour faire découvrir le pouvoir de l’imaginaire et, simultanément, rappeler que celui-ci ne doit pas être confondu avec la réalité. Mais ces pistes sont mollement ébauchées, et les deux heures paraissent longues.

La Maison et le Monde
7.2

La Maison et le Monde (1985)

Ghare-Baire

2 h 20 min. Sortie : 4 janvier 1985 (Inde). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Derrière ce titre, un double scénario amoureux (comment un petit maharadja jette sa femme dans les bras d’un ami devenu leader nationaliste) et politico-social (les soubresauts tragiques du Bengale sur fond de scissions raciales et communautaires). Portant la litote et la métonymie à leur plus haute vertu, l’auteur travaille chaque tendance comme chambre d’amplification de l’autre et fait du conflit d’idéologies le miroir métaphorique d’une rivalité sentimentale. Superbement achevé sur le plan plastique, avec ses intérieurs nocturnes qu’éclairent les lampes à pétrole, ses bleus feutrés, ses orangés flamboyants puisés à la source du brasier intime et dictés par la vibrante rigueur de la mise en scène, l’œuvre procure l’émotion conjointe de la rencontre et de la découverte, que seul permet le regard le plus clair.

Le Visiteur
7.2

Le Visiteur (1991)

Agantuk

2 h. Sortie : 26 août 1992 (France). Drame

Film de Satyajit Ray

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

À partir d’un argument ténu (les retrouvailles d’un vieux globe-trotter et de sa nièce, après trente-cinq ans d’absence), Ray interroge à nouveau les bienfaits de la civilisation moderne, les évolutions des habitudes culturelles et sociales du Bengale. Au fil de captivants échanges rhétoriques, il dénonce le repli conservateur et instinctif sur un passé accompli et figé, maintenu artificiellement en vie par les bénéficiaires bienheureux de l’ordre établi. La beauté du film tient à ce que l’auteur manifeste sa sympathie à tous les personnages, jamais réduits à des agents fonctionnels du discours, et à ce qu’il trouve l’équilibre fragile entre création de l’esprit et mouvement du cœur. Cet ultime long-métrage s’impose ainsi par ses qualités (la sensibilité, la culture, la richesse, l’émotion) comme un parfait concentré de son cinéma.

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