Vendée : Le logis de la Gourderie, vestige de la fin du XVIe siècle, ouvre son parc aux Journées du Patrimoine

Patrimoine incontournable de Landeronde, la Gourderie ouvrira son parc lors des journées du patrimoine les 17 et 18 septembre.

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Gonzague de Chatillon a consacré sa vie à remettre en état le logis de la Gourderie. Une maison forte qu'il sera possible d'approcher puisque le propriétaire ouvrira son parc lors des Journées européennes du patrimoine. ©Stéphanie HOURDEAU
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Depuis près de 400 ans, le Logis de la Gourderie veille sur Landeronde en Vendée. Cette vieille maison fortifiée de l’époque du roi Henri IV, a retrouvé ses lettres de noblesse grâce à son propriétaire actuel, Gonzague de Chatillon. « C’est un bien qui est dans notre famille depuis plus d’un siècle, mais je suis le premier à l’avoir habité », confie ce dernier.

Renaissance d’un logis

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Le logis de la Gourderie a été construit à l'époque du roi Henri IV ©Stéphanie HOURDEAU

Cette maison seigneuriale a été construite entre 1595 et 1600 par le seigneur Olivier Poitevin. Lorsque cette famille s’est éteinte, le Logis et ses terres ont été vendues à des familles du coin, modestes, et son devenus une ferme. Fin du XIXe siècle, l’arrière grand-oncle de Gonzague de Chatillon achète les lieux. Son arrière-grand-père en hérite, puis sa grand-mère. Mais aucun n’y vit, laissant les familles paysannes y habiter. 

En 1962, le dernier agriculteur quitte les lieux. « La maison s’est retrouvée inhabitée, puis à l’abandon pendant huit ans », raconte notre hôte. L’arrière-grand-père, puis la grand-mère, ne sont jamais préoccupés de la bâtisse, mais ont continué à louer les terres. Au fil du temps, les ronces, le lierre et l’humidité se sont emparés du logis. 

Alors qu’il n’a que 26 ans, Gonzague de Chatillon voit le potentiel du domaine. « Le logis était à l’abandon, mais à l’intérieur, tout était dans son jus et rien n’avait été cassé, modifié ». Il décide donc de le rénover pour en faire une résidence d’été familiale.

« Une folie. Quand j’ai dit à ma grand-mère que je voulais restaurer le logis, elle a haussé les épaules. Elle ne comprenait pas l’intérêt que je donnais à cette ruine. A cette époque, on ne s’intéressait pas aux pierres, seulement aux terres et à ce qu’elles pouvaient rapporter en fermage ».

Gonzague de Chatillon

Malgré tout, il la convainc de lui en faire donation, « avec deux hectares autour, car à l’époque, les champs arrivaient jusqu’au pied du logis ».

Un logis dans son jus

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L'escalier majestueux en granit, mais « disproportionnée par rapport à la taille modeste du logis », estime Gonzague de Chatillon. ©Stéphanie HOURDEAU

Très vite, l’héritier découvre derrière les ronces et les lierres une maison forte et sa dépendance aux murs en bon état. 180 m² sur deux niveaux. Deux tours et une aile ont depuis longtemps disparu. A l’intérieur, il tombe sous le charme de l’escalier central en granit, magistral, « disproportionné par rapport à la taille modeste du logis ». Admire les cheminées monumentales parfaitement conservées dans chaque pièce. Et se délecte devant la seule tour encore debout, ronde à l’extérieur, mais carrée à l’intérieur, avec des murs de plus d’un mètre d’épaisseur et ses deux meurtrières. « Et dans la dépendance, on retrouve deux poutres qui sont les mêmes que celle de l’église de Landeronde, construite à la même période, en 1605 ».

Avec un ami architecte, Gonzague de Chatillon se met à l’ouvrage pour retrouver l’aspect originel du Logis. En 1966, il s’attaque à la toiture. En 1979, il redresse la tour tronquée. Il crée de nouvelles ouvertures pour apporter plus de lumière et de confort.

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Un parc arboré

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L'ancien chemin qui menait jusqu'au logis de la Gourderie est devenu une des belles allées ombragées du parc. Des essences plus exotiques, plantées par le fils Grégoire de Chatillon, apportent un nouveau caractère au lieu. ©Stéphanie HOURDEAU

Il commence aussi à arborer les deux hectares qui entourent le logis pour offrir au domaine un parc qu’il n’a jamais eu. L’œuvre d’une vie presque. « Les gros ouvrages ont dû se finir en 2006. Je travaillais à Paris, j’ai beaucoup voyagé. J’ai pris mon temps pour faire les choses bien. Et aujourd’hui, c’est mon fils Grégoire, qui adore la nature, et qui prend soin du parc ». On peut notamment y admirer un bosquet d’eucalyptus, deux séquoias géants, un cèdre bleu de l’Atlas, des pins parasol, des Ginkgo biloba, des magnolias à grandes fleurs, des bambous, des palmiers… Grégoire de Chatillon a voulu des essences variées et persistantes, « afin d’apporter un écrin toujours vert autour de ce vieux logis fortifié ». Les palmiers et bambous apportent un côté exotique, idéal pour un lieu de villégiature. « C’est un peu aussi un hommage à nos botanistes voyageurs à qui nous devons ces plantes venues d’ailleurs en France », confie-t-il.

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Le bosquet d'eucalyptus, plutôt rare en Vendée. ©Stéphanie HOURDEAU

Journées du patrimoine

Cet écrin, la famille a décidé de le partager avec le public lors des prochaines journées européennes du patrimoine. Une première pour ce domaine privé.

Journées européennes du patrimoine les 17 et 18 septembre 2022. Visite libre des extérieurs avec son jeune arboretum et ses ambiances variées. Samedi 17 : de 10h à 19h. Dimanche 18 : de 11h à 18h. Entrée gratuite.

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