L’usine Babcock, plus grand temple éphémère du graffiti en Île-de-France

En toute discrétion, plus de 130 artistes urbains du collectif La Babcockerie ont peint pendant deux ans et demi les anciens entrepôts et ateliers Babcock, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis), où étaient fabriquées d’énormes chaudières industrielles. Les œuvres sont appelées à disparaître, avec la transformation de l’usine en un nouveau quartier.

Usine Babcock, La Courneuve, le 18 octobre. Les gigantesques halles ont été transformées en temple du graffiti. Ici, des œuvres de Lask, Rea One et Horor. LP/Claire Guédon
Usine Babcock, La Courneuve, le 18 octobre. Les gigantesques halles ont été transformées en temple du graffiti. Ici, des œuvres de Lask, Rea One et Horor. LP/Claire Guédon

    Les sacs à dos chargés de bombes de peinture, les jeunes artistes ont dû se coltiner des échelles rouillées, qui paraissent toucher le ciel tant elles sont interminables. Quant aux murs à conquérir, ils sont si hauts et si longs qu’ils font ressembler les graffeurs à des Lilliputiens. Non, promis, on exagère à peine parce qu’ici, tout est dans la démesure : le nombre d’œuvres discrètement dessinées et imaginées en deux ans et demi, mais aussi le volume et la superficie des halles désaffectées de Babcock.

    En déambulant dans le décor fantomatique, on pense aux milliers d’ouvriers métallo, techniciens et ingénieurs qui se sont succédé pendant plus d’un siècle, entre 1898 et 2012, dans les entrailles de ce fabricant d’énormes chaudières industrielles, à La Courneuve (Seine-Saint-Denis). L’usine s’est aujourd’hui métamorphosée en un temple éphémère du graffiti, probablement parmi les plus vastes en lieu clos en France.