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Sécheresse : le faible niveau du Rhin fait craindre une aggravation de la crise énergétique en Europe

Dans certaines zones, le Rhin a enregistré son plus faible niveau saisonnier en quinze ans. La sécheresse risque de contracter la circulation des matières premières dans ce fleuve qui irrigue une vaste partie de l'Europe en produits énergétiques.

Le sud de l'Allemagne est la zone la plus touchée par la baisse du niveau du Rhin.
Le sud de l'Allemagne est la zone la plus touchée par la baisse du niveau du Rhin. (Stefan Ziese/SIPA)

Par Les Echos

Publié le 9 juil. 2022 à 09:15

Les vagues de chaleurs successives, couplées au manque de précipitations, assèchent le Rhin. En affichant le niveau des eaux saisonnier le plus faible en quinze ans (notamment dans les villes allemandes de Kaub, Duisburg et Düsseldorf), le fleuve le plus dynamique d'Europe de l'Ouest subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique.

Long de 1.200 kilomètres, de la Suisse aux Pays-Bas, il s'impose comme l'une des principales artères de l'économie européenne grâce au commerce maritime. Or, la sécheresse, en abaissant son niveau, contraint les navires à devoir réduire fortement leurs cargaisons. Une contrainte d'autant plus forte que l'Europe plonge dans l'une des pires crises énergétiques de son histoire. Le robinet du gaz russe coupé, plusieurs pays européens cherchent en effet déjà à assurer leurs stocks pour l'hiver prochain, de charbon notamment.

Le Rhin voit principalement transiter des cargaisons de charbon et de produits dérivés du pétrole. En 2016, 30 millions de tonnes de charbon ont traversé cette voie fluviale. Mais ces dernières années, lutte contre la prolifération des gaz à effet de serre, les chiffres étaient à la baisse, d'après la Commission centrale pour la navigation du Rhin. En 2020, près de 17 millions tonnes de charbon et 28 millions de tonnes de produits pétroliers ont été transportés.

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L'Allemagne mise sur le charbon

La situation actuelle n'est pas inédite. Le Rhin s'est déjà retrouvé en proie à la sécheresse, au point de rendre possible la traversée du fleuve à pied. Pour l'heure, aucun pays ne tire la sonnette d'alarme. Mais si la situation perdure, des problèmes de stocks pourraient survenir dans les mois à venir. L'Allemagne serait particulièrement concernée.

La première économie d'Europe compte importer 10 millions de tonnes supplémentaires de charbon , en prévision de l'hiver 2023. Face à l'explosion des prix du gaz, l'Allemagne envisage également la réouverture de certaines centrales à charbon. Plusieurs entreprises du secteur de l'Energie se préparent déjà à la baisse du trafic maritime. EnBW AG, propriétaire de quatre centrales à charbon allemandes, dont l'une sur le Rhin, a augmenté « significativement » ses capacités de stockage.

Source Bloomberg

Les Echos

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