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Nouveau record pour le prix de l'essence en France

Les prix à la pompe flambent à nouveau, dans le sillage des cours du pétrole. Malgré la remise de 18 centimes par litre instaurée par le gouvernement, l'essence n'a jamais été aussi chère. Le gazole se rapproche des sommets atteints au début de la guerre en mars.

Depuis trois semaines, les prix de l'essence sont à nouveau supérieurs à ceux du gazole. C'était l'inverse entre la fin février et la fin mai.
Depuis trois semaines, les prix de l'essence sont à nouveau supérieurs à ceux du gazole. C'était l'inverse entre la fin février et la fin mai. (Pascal POCHARD-CASABIANCA/AFP)

Par Vincent Collen

Publié le 7 juin 2022 à 17:17Mis à jour le 7 juin 2022 à 18:15

Les automobilistes ne sont pas au bout de leurs (mauvaises) surprises lorsqu'ils font le plein. Les prix à la pompe subissent un nouvel accès de fièvre, dans le sillage de la progression des cours mondiaux du pétrole brut . De nouveaux records ont été battus la semaine dernière pour l'essence, malgré le rabais de 18 centimes par litre financé par le budget de l'Etat.

Le litre de SP95 était commercialisé en moyenne 2,10 euros dans les stations-service en France la semaine dernière, du jamais-vu. Les prix sont sans précédent aussi pour l'essence SP95-E10, qui contient jusqu'à 10 % d'éthanol : 2,07 euros en moyenne. Dans les deux cas, l'augmentation frôle les 30 % depuis le début de l'année.

Réduction de 18 centimes par litre

Le gazole, qui représente près de 75 % des volumes consommés, s'échangeait en moyenne à 1,96 euro, en hausse de plus de 13 centimes sur une semaine. Il se rapproche de la barre symbolique des 2 euros - qui est largement dépassée dans de nombreux points de vente -, et de son record absolu atteint début mars peu après l'invasion de l'Ukraine , à 2,14 euros.

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Les variations brutales d'une semaine sur l'autre, et différentes selon les types de carburants, ont de quoi dérouter les automobilistes car ils ne suivent plus de façon linéaire les mouvements des prix du pétrole. « Depuis le début de la guerre, les marchés de gros des carburants se sont partiellement déconnectés des marchés pétroliers, décrypte Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip Energies & Mobilités). Chacun réagit à un équilibre spécifique entre l'offre et la demande ».

« Driving season » aux Etats-Unis

Dans les premières semaines qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine, les craintes se sont focalisées sur le gazole , un produit que la Russie exporte massivement vers l'Europe, en plus du pétrole brut. Ces tensions restent fortes, mais elles se sont quelque peu estompées. L'embargo européen sur les produits raffinés russes n'entrera en vigueur que dans huit mois, ce qui laisse le temps à la filière de se réorganiser. « En France, les importateurs sont confiants dans leur capacité à trouver les volumes équivalents ailleurs. On saura faire », assure Olivier Gantois.

Quant à la forte augmentation des prix de l'essence constatée ces derniers jours, elle s'explique par la demande aux Etats-Unis. C'est le début de la « driving season » outre-Atlantique, la période estivale où les déplacements sont plus nombreux.

Or les raffineries européennes exportent de l'essence pour approvisionner le marché américain. « Il y a un effet domino en Europe, ce qui tire les prix », poursuit le responsable de l'Ufip. Résultat, depuis trois semaines, les prix de l'essence sont à nouveau supérieurs à ceux du gazole. C'était l'inverse entre la fin février et la fin mai.

Rabais

Ce nouveau coup de chaud est d'autant plus spectaculaire que tous les carburants bénéficient d'une réduction de 18 centimes instaurée par le gouvernement depuis le 1er avril. Cette ristourne est en vigueur jusqu'à la fin du mois d'août au moins . Au-delà de cette date, Emmanuel Macron s'est engagé à instaurer une autre mesure de soutien « plus pérenne » pour les Français qui utilisent beaucoup leur voiture dans le cadre professionnel.

Certains distributeurs de carburants ont ajouté leur propre rabais. C'est le cas de TotalEnergies, pour un montant de 10 centimes, mais ce coup de pouce a pris fin le 15 mai. Le pétrolier français a promis une nouvelle réduction de 10 centimes dans 123 stations d'autoroute cet été à partir du 1er juillet.

VIDEO. Remise de 18 centimes à la pompe : mais que paie-t-on pour 1 litre de carburant ?

Vincent Collen

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