Aurélien Pradié : « La droite n’a besoin ni de grandes phrases ni de gestionnaires mais d’audace et d’imagination » <!-- --> | Atlantico.fr
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Aurélien Pradié ne sera pas candidat à l'élection présidentielle mais souhaite refonder LR pour que le parti revienne au pouvoir
Aurélien Pradié ne sera pas candidat à l'élection présidentielle mais souhaite refonder LR pour que le parti revienne au pouvoir
©JOEL SAGET / AFP

Entretien exclusif

Dans un entretien exclusif, Aurélien Pradié, candidat à la présidence de LR, revient sur le délitement de la France et les solutions qu'il envisage pour refonder une droite populaire, capable de parler à tous les français

Aurélien  Pradié

Aurélien Pradié

Aurélien Pradié est Secrétaire général du parti Les Républiciains et est député LR du Lot. 

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Vous ne serez pas candidat à l'élection présidentielle mais vous voulez refonder LR pour qu’il revienne au pouvoir. Quel est votre constat sur l'État du pays ?

Aurélien Pradié : Je n’ai jamais vu un pays aussi fracturé. L’une des plus grandes fautes d’Emmanuel Macron a été de tenter de dresser méthodiquement les Français les uns contre les autres, avec un cynisme absolu Nous avons eu droit aux retraités contre les plus jeunes, aux urbains contre les ruraux, aux vaccinés contre les non vaccinés, etc. Mon deuxième diagnostic, c’est un état de perte de contrôle du pays, que ce soit sur les sujets énergétiques, régaliens, d’immigration ou de souveraineté alimentaire. Il se perçoit un sentiment d’impuissance politique à tous les étages.

Et qu'est ce qui, selon vous, a mené à cette perte de contrôle, à cette impuissance politique que vous venez de dénoncer ?

De nombreuses années de lâcheté. Le politique n’a plus d’idéal. Cela vaut pour Emmanuel Macron mais pas seulement. Depuis quelques années, le goût, y compris à droite, de changer vraiment les choses s’est perdu. A force de devenir simplement des gestionnaires de la réalité, la réalité nous a rattrapés. Elle nous rattrape sur tous les sujets du quotidien. C’est ce qui a provoqué une perte de contrôle total et une forme de négligence permanente. Absolument tout a été négligé, à commencer par notre filière nucléaire, énergétique. Notre pays a décroché parce que ses politiques n’étaient pas à la hauteur. Ils ont vécu sur l’idée qu’il fallait seulement accompagner la réalité et non plus la transformer. Pendant ce temps-là, les Allemands ont tout fait pour se restructurer.

Est-ce que, dans ce constat, vous incluez le dernier mandat de Nicolas Sarkozy qui est la dernière fois que la droite a gagné les élections ? Ou est-ce que, selon vous, ça va après ? Est-ce que, selon vous, ça inclut les responsables politiques de droite qui n'ont pas su remporter les élections depuis Nicolas Sarkozy ? 

Le passé ne m’intéresse pas. La droite est prisonnière de son passé et des échecs du passé. Ce que je veux, c'est regarder la suite. Et ce n'est pas une facilité de langage mais une question de méthode. Nous avons assez parlé du passé, joué la repentance, tiré les constats. C'est d'ailleurs pour cela que je souhaite présider les Républicains. Nous ne pouvons pas toujours recommencer avec les mêmes méthodes, le même discours et les mêmes responsables, comme on le fait depuis des années. Il est temps désormais d’être plus radical dans la manière d'aborder la suite.

Est-ce que cela veut dire que la droite doit être prête à un grand chamboulement idéologique ?

Je ne sais pas ce qu’est un grand chamboulement idéologique, mais je me méfie de ceux qui font des grandes phrases. Ceux qui jouent la bataille de l’idéologie sont en général des impuissants politiques. Or la vraie force de la politique c’est de joindre l'idéologie à l'action. La droite doit avoir une obsession, c'est reparler à tous les Français. Cela fait dix ans qu'elle ne le fait plus. C’est pour cela que je parle de droite populaire. Le combat entre la petite droite libérale ou conservatrice, dure ou molle, n’est pas le bon. Il faut mener le combat d'une droite populaire qui soit capable de parler à tout le monde et d'avoir un projet politique qui puisse rassembler dans une aventure commune, même si c’est ce qu’il y a de plus difficile à faire.

Est-il possible d’avoir un discours qui parle aux classes populaires et en même temps à tout le monde, notamment quand on voit que la droite n’arrive plus à s’adresser aux classes populaires ?

Cela nous est arrivé par le passé, non ? En 1995. En 2007 aussi. C’est là le cœur de la politique. Tout le reste, ce sont des petites distractions. La politique est puissante lorsqu’elle arrive à porter un récit national. Ceux pour qui la politique n'est qu'une affaire de parts de marché, de clientélisme, sont des fossoyeurs de la politique.

Comment à droite, on va, à l'heure actuelle, rechercher les électeurs qui sont partis et ceux qui n'ont jamais tellement été intéressés par la droite ?

Un électeur qui est parti, je ne sais pas très bien ce que cela signifie. Les électeurs n’appartiennent à personne. Le défi est de réussir à embarquer tout le monde. Pour reconquérir l’électorat populaire, il faut reparler des sujets du quotidien. Faire de la métapolique l’Alpha et l’Oméga du débat est une forme de snobisme intellectuel, et de lâcheté. Les problèmes du quotidien doivent être pris un à un et réglés un à un. Il faut se charger de toutes les dépossessions que les Français connaissent aujourd'hui sur les salaires, sur l'accès aux soins, sur l’écologie, tout en portant sur ces sujets une vision plus politique C’est le seul moyen de reconquérir les électeurs. Cela commence par là. J’ai tellement entendu de politiques se faire plaisir à déclamer des grandes phrases qui ne mènent à rien. Revenons à une vision concrète de la politique. C’est ce qui nous manque le plus.

Est-ce que l'Etat peut à l'heure actuelle assumer de répondre aux problèmes du quotidien des Français dans la situation dans laquelle il est actuellement ? Avec ses obésités, ses impuissances ?

Tout n’incombe pas à l’Etat. Le politique c’est aussi la mobilisation des entreprises, du secteur associatif, etc. Et puis si demain le politique n'est pas capable de régler le problème d'une femme qui met quatre mois à voir un gynécologue, c'est qu'il vaut mieux arrêter la politique. Même chose pour les questions d'immigration hors de contrôle. Dans les problèmes du quotidien, certains sont éminemment politiques et doivent être réglés par le politique.

 Comment faire pour les régler à l’heure actuelle ? Par quel bout le prendre ?

En les prenant les uns après les autres. Voyez la question migratoire : comment reprendre la main sur l’immigration ? Concrètement, arrêtons de dire que la solution se trouve dans l’augmentation des places en centres de rétention, qui coûtent 700 euros par personne et par jour. Revenons plutôt vers l'Algérie, vers l'Albanie, vers la Géorgie, en posant des règles très claires sur la fin des visas pour leurs dirigeants tant qu'ils ne reprennent pas leurs ressortissants, sur le blocage des échanges d'argent par Western Union, sur des achats de gaz différés, etc. Le politique doit reprendre la main sur de tels sujets. Sur le handicap : comment lutter contre le fait qu'un tiers des enfants en situation de handicap ne sont pas scolarisés au sein de l'école de la République? Des solutions fonctionnent très bien en Italie par exemple. Reprenons-les. Sur l’écologie : on nous rebat les oreilles avec l’éolien, qui serait la seule énergie renouvelable possible, alors qu’avec de nouveaux investissements nos barrages hydroélectriques pourraient produire davantage. Pourtant c’est un message contraire qui est envoyé à la Commission européenne. En prenant les sujets les uns après les autres, en les alignant bout à bout, cela constitue une idéologie. Cela permet aussi de donner un cap à notre pays.

Vous parlez de la Commission européenne sur les sujets énergétiques. Si on étend la focale, quelle responsabilité vous faites porter à l'Union européenne sur la situation actuelle de la France ?

La bureaucratie européenne n'a pas eu besoin de se battre pour prendre plus de pouvoir. Les responsables politiques français le lui ont abandonné. Ce qui est beaucoup plus grave.  Un exemple très précis : c'est une erreur absolue de rester dans le marché européen de l'électricité et une lâcheté supplémentaire de la part d'Emmanuel Macron de vouloir négocier des règles d'aménagement du marché européen d'électricité. Le marché européen est devenu un piège pour la France, pourtant les responsables politiques n’osent pas le dire car ils ont abandonné le pouvoir. Mais je crois aussi beaucoup à ce que l'Europe peut faire. Elle devrait faire bien plus en matière de programmes de recherche médicale. Les maladies neurodégénératives mériteraient, comme le cancer, un grand plan de lutte et de recherche. Je pense par ailleurs qu’il faudrait s’armer contre les méga-incendies.

Et sur des sujets politiques, diplomatiques, juridiques ?

La diplomatie, pour moi, ne se gère pas au niveau européen. Le président Macron commet des erreurs gigantesques, en supprimant un corps diplomatique, en faisant que la voix de la France ne pèse quasiment plus. Il nous faut renouer avec le continent africain qui représentera 2 milliards d’habitants en 2050. Ce n'est pas à l'Europe de le faire, c'est à la France. La francophonie, qui a été puissante durant des décennies, a été abandonnée. En réalité, je suis assez idéaliste. D'abord parce que je n'imagine pas qu'on puisse s'engager en politique ou être député de la Nation à 36 ans, si on n'est pas un peu idéaliste. Moi, j'y crois encore. Je pense que la puissance de la politique se retrouvera au fur et à mesure que l'homme politique retrouvera un idéal. L’un va avec l’autre.

Un idéal, mais aussi des solutions concrètes…

Les deux vont ensemble. L’idéal sans solutions concrètes, cela fait 8 % aux élections européennes. Ce qui compte, c'est d’être capable de joindre les deux bouts : l’idéal – ce qu’on veut faire du pays -, la promesse d'émancipation pour les Français, la promesse que leur vie sera meilleure demain, parce que c'est bien là le cœur de la politique. Quand j'entends des responsables politiques, parfois à droite, qui n'espèrent pas que la vie des Français soit meilleure demain, je me dis qu'on a loupé quelque chose. C’est ce chemin d'espoir que je veux retrouver, avec une exigence qui est d'aller jusqu'à la solution concrète. Poser des grands principes, tout le monde peut le faire, mais la puissance du politique est dans l’alliance des deux.

Avec la hausse des prix de l'énergie et la baisse de nos prévisions de croissance et de gain de productivité, on a le sentiment que les fondamentaux de notre prospérité économique sont en train de s'effondrer. Est-ce que vous êtes inquiet pour l’avenir de la France ? Est-il possible d’agir ?

Non seulement, il est possible mais il est vital d’agir. Nous n’allons pas tout abandonner ou dire que tout est fini. Je ne suis pas un pessimiste. En revanche, je pense que nous sommes arrivés au bout d'un cycle politique. Nous ne pouvons plus continuer à cacher la réalité. Le cœur du sujet, c'est la reprise de souveraineté. Sur la question énergétique, sur la question de la lutte contre l'inflation, etc. Il faut une reprise en main par le politique.

Est-ce que la reprise en main par le politique passe aussi par une confrontation avec un certain nombre de nos hauts fonctionnaires, de nos grands corps d'Etat qui tournent un peu en autarcie ? 

Oui, sûrement. Mais cela vaut également pour le politique, qui parfois tourne aussi en autarcie. Cela passe par une respiration profonde, y compris de l'appareil d'État. Mais, une fois de plus, on a laissé l'appareil d'Etat prendre la place que le politique n’occupait plus. Et on a fait pire, puisque certains de nos responsables politiques sont des caricatures de l'appareil d'Etat. Regardez le banc des ministres aujourd'hui, c’est une panoplie de technos, de consultants, qui ont organisé la faillite générale du pays. Emmanuel Macron en a fait des ministres. C'est pour moi l'aboutissement le plus absolu de la démission du politique.

Est-ce qu'il y a, chez LR, les figures politiques pour assumer une relève ?

Ce n'est pas à moi de le dire, c’est à chacun d’en juger. Mais ce que je vois tous les jours, quand je vais sur le terrain pour mener cette campagne, avec mes collègues députés et mes collègues élus locaux, c’est qu’il y a assurément une relève à droite. Chacun peut avoir son avis sur la nouvelle génération à droite, cependant il faut lui reconnaitre qu’elle a été suffisamment formée et qu’elle a suffisamment pratiqué pour être en mesure d’exercer des responsabilités. Il y a donc une relève, et surtout il y a deux générations qui ont envie de se passer le relais et pas de se confronter dans une guerre de générations.

Vous avez la proposition d'une école de formation pour vous. Est-ce que vous pensez que c'est ce qui va permettre de faire accoucher cette nouvelle génération ? 

Pas seulement mais cela y contribue. Je pense que nous avons besoin de former les militants, de former au message politique, au militantisme, à notre idéologie, nos propositions et nos solutions. Et nous avons besoin à droite de retrouver un pouvoir perdu, celui de l’imagination. La droite a toujours été du côté des aventuriers politiques, de ceux qui cassent les codes. Cela fait des années que nous ne cassons plus les codes et que nous sommes devenus des caricatures. Quand la droite n'est plus audacieuse, elle n’intéresse plus personne. Que ce soit Chirac ou Sarkozy en 2007, ils cassaient les codes et c'est ce qu'on aimait à droite. Cette école et l'organisation du parti ont vocation à faire respirer, à redonner du gaz et de l'énergie à tous ceux qui ont envie de faire de la politique.

Est-ce que vous avez le sentiment que les corps intermédiaires jouent actuellement le rôle qu'ils devraient jouer dans une démocratie ? 

Non, mais sans doute car on ne leur a plus laissé de place.  C’est vrai pour les corps intermédiaires et même jusqu'aux intellectuels. Je suis effrayé de voir que plus personne ne pense quoi que ce soit de nouveau sauf dans la radicalité. Désormais, l’intelligence n’est prêtée qu’aux radicaux. Je ne crois pas à cela. Restructurons les corps intermédiaires. Retrouvons du militantisme politique. C'est ce qui permettra de rebâtir notre maison et notre démocratie et de faire en sorte que les citoyens y croient.

Face à l'ampleur de la tâche, de la reconstruction, Est-ce qu'il ne faut pas un minimum de radicalité ? 

Si la radicalité, c’est être idéaliste, oui. Mais si  la radicalité consiste à dire quelque chose de bête suffisamment fort pour paraître faire preuve d’intelligence politique, la réponse est non. Et puis la radicalité des salons c’est la radicalité de petits bonhommes, des révolutionnaires de papier. La radicalité, c'est être capable de croiser le regard d'un Français et de lui dire : voilà comment, dans votre vie quotidienne, nous allons changer les choses.

Est-ce que pour vous, les changements nécessaires passent par une refonte institutionnelle, une considération institutionnelle ?

C’est une bonne question. La question institutionnelle ne doit pas être absente de notre réflexion. Je suis très attaché à la Cinquième République, je mesure la stabilité qu’elle permet, et néanmoins elle mérite d’être un peu modernisée. Nous devons retrouver de la force dans notre démocratie parlementaire. Je suis très favorable à un rythme très intense, et à ce qu’une semaine entière soit consacrée à l'examen de propositions de loi issues d'initiatives citoyennes. Les parlementaires joueraient pleinement leur rôle de représentants du peuple en examinant les propositions issues des citoyens. On ne coupera pas à la nécessité de faire respirer nos institutions. 

Selon vous, quelle est la mère de toutes les batailles, s'il y en a une ? 

C'est l'école, incontestablement. Aujourd’hui notre école fabrique de la reproduction sociale comme jamais auparavant. Et dès lors que l’école ne forme plus à l’émancipation intellectuelle, sociale, culturelle, elle échoue à ce qu’est la promesse même de la France : l'ascenseur social et la promesse républicaine. Dès lors que nous avons abandonné nos enseignants nous avons perdu la première des batailles. Mais c'est aussi par-là que peut passer la reconstruction profonde. Il faut restaurer la promesse républicaine qui veut que chaque enfant de ce pays, d’où qu'il vienne, quel qu'il soit, sache que s’il passe par l'école de la République et produit des efforts, il pourra trouver sa place dans notre société.

 Avec quelles mesures concrètes ?

Il nous faut vraiment reformer nos enseignants. On ne peut pas leur demander d'assurer la mission qui est la leur s'ils ne sont pas parfaitement formés à cela. Recréons une école normale de la République. Notre pays doit se donner l'objectif absolu que tous les enfants arrivent en sixième en maîtrisant la lecture, l'écriture et le calcul. Ce sont deux axes pour moi essentiels. Le troisième, c’est qu’au sein de l’école, il ne doit y avoir aucune intrusion politique, communautaire, religieuse, etc.

En 2021, vous déclariez dans une tribune au Monde concernant les restrictions Covid : « Ces privations de liberté seront-elles réversibles, dans les faits, mais surtout dans les esprits ? » Où est votre discours sur les libertés quand vous prônez l'interdiction du voile « peut-être même dans l'espace public », et la possibilité d’une uniforme ou vêtement d’appartenance à l’université ?

Lorsque je parle d'enfants à l'école, au collège et au lycée, lorsque je parle de voile à l'université, je ne considère pas qu'il s'agisse de l'expression d'une liberté. C'est là une cohérence sincère dans ce que je dis. On peut la moquer, mais c’est une vraie cohérence. Je suis profondément attaché au fait qu’on ait des espaces sacrés de la République. Et je vous le dis en ayant moi-même été baptisé à mes 18 ans. Je n’ai aucun problème avec l'appartenance religieuse mais je souhaite que la première reconnaissance dans l'espace public ou dans les lieux sacrés de la République soit celle d’une appartenance religieuse. On ne peut plus être dans de petits arrangements sur ces questions. Vous avez raison, j'ai toujours été très attaché aux libertés individuelles. Je suis peut-être un de ceux qui les a le plus défendues durant la période Covid. Mais pour moi, le voile n'est pas l'expression d'une liberté.

Et sur la question de l'uniforme ou du vêtement d’appartenance ?

A l'école, au collège et au lycée, on voit bien aujourd'hui qu’il est extrêmement difficile de faire appliquer l’interdiction des signes religieux et que la meilleure manière de le faire, c'est la tenue unique. D'autant que ma réflexion inclut aussi mon expérience de maire qui a vu dans son école des enfants arriver avec les derniers vêtements à la mode et d'autres avec ceux de leurs parents. Progressivement, nos écoles, collèges et lycées sont aussi devenus des lieux dans lesquels nos enfants sont identifiés selon leur appartenance sociale. Cela a toujours été douloureux pour moi.  Tenter d'effacer les différences vestimentaires, ce n'est pas une atteinte aux libertés mais le premier outil d'émancipation pour des enfants, des collégiens, des lycéens.

Propos recueillis par Guilhem Dedoyard

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