Enquête

A Toulon, le commandant Falco perd du galon

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Le maire incontesté de la métropole varoise depuis plus de vingt ans enchaîne les déboires électoraux et judiciaires. La décrépitude politique locale en fait à nouveau un terreau fertile pour l’extrême droite dans trois ans.
par Simon Fontvieille
publié le 1er février 2023 à 5h12
(mis à jour le 1er février 2023 à 17h00)

Ambiance de fin de règne sur la rade. Renvoyé mercredi devant la sixième chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Marseille pour «recel de détournement de fonds publics», Hubert Falco, maître incontesté du Var depuis plus de vingt ans – maire de Toulon depuis 2001 et la reprise du port militaire au Front national, ex-président du département de 1994 à 2002, décoré des insignes de chevalier de la Légion d’honneur en octobre 2020 par Edouard Philippe… – voit son empire s’effriter. Plusieurs de ses proches apparaissent dans des affaires où se mêlent soupçons de corruption et faux électeurs tandis que sur le plan politique, ce dauphin de Maurice Arreckx, l’ancien maire UDF de la ville condamné pour ses liens avec le grand banditisme, enchaîne les revers depuis plus de six mois. Pour Falco, qui a quitté Les Républicains (LR) avant la présidentielle pour soutenir Emmanuel Macron, la situation est telle que certains responsables locaux n’hésitent plus à déboulonner la statue de commandeur que s’est forgée cet ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Avec un risque majeur : voir l’extrême droite rempocher en 2026 la première grande ville dirigée par le Front national entre 1995 et 2001.

«Depuis plus d’un mois, il ne se passe pas une réunion sans que Falco ne traite les élus de sa majorité de traîtres, reconnaît André (1), un fonctionnaire de la mairie de Toulon ayant tenu à préserver son anonymat. Il leur reproche de préparer un avenir politi

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