Paul Pavlowitch, né le 5 février 1942 à Nice, est un écrivain, éditeur et journaliste français. Pavlowitch est célèbre pour avoir endossé, au début des années 1970, le pseudonyme d'Émile Ajar à la demande de Romain Gary, qui désire écrire sous un autre nom. Paul Pavlowitch incarne ainsi durant huit années l'auteur des romans Gros-Câlin, La Vie devant soi, Pseudo et L'Angoisse du roi Salomon. Émile Ajar obtient le prix Goncourt en 1975.

Paul Pavlowitch est photographié près de sa maison, dans le Lot et Garonne, dans le sud-ouest de la France. 

Droits de reproduction non-exclusives, pour utilisation dans dossiers de presse (web et print), pour communication de l’édition française de « Tous immortels ». Communication interne et réseaux sociaux pendant 3 ans. 

Photo © Ed Alcock / M.Y.O.P. 1/9/2022

Paul Pavlowitch, born 5 February 1942 in Nice, is a French writer, editor and journalist. Pavlowitch is famous for having assumed, in the early 1970s, the pseudonym of Émile Ajar at the request of Romain Gary, who wanted to write under another name. For eight years, Paul Pavlowitch played the author of the novels Gros-Câlin, La Vie devant soi, Pseudo and L'Angoisse du roi Salomon. Émile Ajar won the Goncourt Prize in 1975.

Paul Pavlowitch is photographed near his house in the Lot et Garonne, south-west France. 

Non-exclusive reproduction rights, for use in press kits (web and print), for communication of the French edition of "Tous immortels". Internal communication and social networks for 3 years. 

Photo © Ed Alcock / M.Y.O.P. 1/9/2022

Paul Pavlowitch, né le 5 février 1942 à Nice, est un écrivain, éditeur et journaliste français. Pavlowitch est célèbre pour avoir endossé, au début des années 1970, le pseudonyme d'Émile Ajar à la demande de Romain Gary, qui désire écrire sous un autre nom.

Ed Alcock / M.Y.O.P. / Editions Phébus

Trois juillet 1981, sur le plateau d’Apostrophes vidé de son public, Bernard Pivot reçoit un jeune homme, Paul Pavlowitch. Regard de braise, sacrée belle gueule, et un accent appuyé qui charrie dans ses roulements de consonne Russie, Pologne, yiddish de la grand-mère et roches rouges de Nice. Quatre jours auparavant, via un communiqué à l’AFP, celui-ci, fils de Dinah, la cousine germaine de Romain Gary, révéla la plus incroyable mystification de la littérature française : Emile Ajar n’existe pas. Il a endossé ce rôle, mais les quatre livres publiés de 1974 à 1979, dont La Vie devant soi, Goncourt 1975, ont tous été écrits par son "oncle" Gary. Une farce. Une renaissance pour l’auteur prestigieux qui voulut berner les critiques littéraires, leur prouver qu’ils ne savaient pas lire, pas le lire. Et il les a bien eus ces pisse-copie, ces "merdassiers", lui, catalogué écrivain conservateur, le gaulliste farouche, encensé voici vingt ans pour Les Racines du ciel, Goncourt 1956, dont les romans annuels désormais lassent. Tous tombés dans le piège. Ce style en roue libre, cette syntaxe tordue, quel écrivain cet Ajar. Quelle opérette, oui ! C’était lui, Gary ressuscité, Gary masqué. Devant leur écran, les Français ébahis retiennent leur souffle. Tassée de travers sur sa chaise, la marionnette Emile Ajar défait en direct son costume. Il enfume, il grandiloque, il n’explique rien, quelques mots jetés en vrac. Le lendemain, le public se jette sur son livre, L’Homme que l’on croyait. C’est Claude Durand, patron de Fayard, qui l’a convaincu de livrer sa version du duo subversif. Quatre décennies plus tard, en ce février frisquet de 2023, le "neveu" désormais pétillant octogénaire y revient. Un livre, le dernier, Tous immortels (Buchet-Chastel), un ouvrage apaisé, respectueux. Et toujours ces ellipses. Comme des flaques noires, autour desquelles il danserait.

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Jean Seberg, somnifères et alcool

Dans ce hameau du Lot, une sarabande de fantômes virevolte entre ces trois maisons, refuge fantasmé de Romain Gary, son "camp de base", disait-il, une planque que ses démons ne sauraient trouver. La première des trois maisons, pierres orangées, toise la route se tortillant à ses pieds. Ici vivent blottis Paul et Annie Pavlowitch, derniers maîtres des lieux. Elle, magnifique, altière, et lui, corps d’arbre sec, billes noires, mains gigantesques, et son rire, rare, triste. Il monte des bûches, huile une serrure, dévale les escaliers. Ils ont entre ces murs trapus élevé leurs filles - Anna, directrice des éditions Albin Michel, et Julia, la cadette, directrice des éditions Phébus. Souvenirs tendres des bains dans la bassine en fer-blanc, prunes bleues et feuilles de tilleul au sucre, l’école à dos d’âne. Au village, quand Annie fait ses courses, on lui donne toujours du "madame Ajar", elle rouspète. Les Lotois rigolent, c’est que Pavlowitch n’est pas facile à dire, faut pas se fâcher madame Ajar. La deuxième bâtisse est à l’arrière, toiture en jupe coquine, typique de ce Haut-Quercy aride, où la pluie glisse sur le calcaire du causse. L’actrice américaine Jean Seberg, ex-femme de Romain Gary, voulait aussi s’y installer, y déguster l’été de la couleuvre grillée. Croquis esquissés, là des fenêtres, ici des portes. Puis, en 1970, l’égérie de Preminger, de Chabrol et de Godard, l’icône de la nouvelle vague, est retrouvée planquée sous une couverture, son corps pourrissant depuis neuf jours à l’arrière de sa voiture, somnifères et alcool, elle avait 40 ans.

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Sa grange deviendra le grenier, jusqu’à ce qu’une souris grignote un câble, incendie. De l’autre côté du chemin, la troisième maison, celle de Gary l’écrivain, le cinéaste, le diplomate, l’aviateur et compagnon de la Libération, né en 1914 à Vilnius, et mort en 1980, un an après Jean. Il s’est tiré une balle dans la bouche, sur son oreiller un peignoir rouge pour épargner ceux qui le découvriraient. Longtemps c’est ici qu’habita Boris, monteur de cinéma, doué, tendre, colérique aussi, écrasant son répondeur ayant mal enregistré un message de Maurice Pialat. Boris, le meilleur ami de Paul, l’oncle chéri des filles, et l’autre amour d’Annie, Jules et Jim dans ce Lot de la fin de XXe siècle. Aujourd’hui, des jouets, un piano, un étendoir à linge, la vie. Sous la neige dure, les trois maisons s’endorment. Un loup s’est installé dans le coin, 40 bêtes dévorées. Paul est inquiet. Comment feront ses poules et Happy le chat dingue quand, cette semaine, il sera à Paris pour promouvoir son livre ? À la genèse de cet ouvrage, une histoire, magique veut-il accroire. Vera Michalski, héritière des laboratoires Hoffmann-La Roche et propriétaire des éditions Phébus et Buchet-Chastel, ayant vu un documentaire sur "l’affaire Ajar", toqua à sa porte, son avion privé l’ayant posée à Brive. Elle lui a raconté qu’enfant elle avait domestiqué un sanglier, Paul a signé le contrat. Dehors, le loup a faim.

Un mariage clandestin

Devant sa cheminée, roulant sa cigarette de tabac brun, le vieil homme, mémoire pétulante, raconte. Los Angeles, Romain Gary consul de France, dînant avec Ursula Andress, Graham Greene et Marlene Dietrich. Son épouse, Lesley Blanch, anglaise distinguée, le sermonne ; qu’il apprenne à demander les toilettes sans rugir. Hiver 1959, Jean Seberg à leur table, son mari petit marquis. Gary le ridiculise, lui pique ses chaussures. Jean est séduite, ils se cachent. Divorce difficile avec Lesley, Jean est enceinte. Le couple clandestin rentre rue du Bac, appartement grandiose, parquet versaillais arraché, remplacé par des tomettes provençales qui font bicher le petit Niçois. 1962, naissance de Diego Gary, mariage furtif en Corse. L’enfant est expédié en Espagne, élevé par une nourrice, loin du duo glamour et de la morale corsetée d’Yvonne de Gaulle. Années 1970, Romain Gary en majesté. Colosse, compagnon de la Libération, Légion d’honneur et croix de guerre, chemises de soie violette ou rouge, bottes mexicaines cloutées, cabochons de topaze et d’améthyste aux doigts, riche, dispendieux, mondain, vénérant de Gaulle et copain de Malraux. Le neveu Paul, étudiant gauchiste, l’admire. Qu’il semble loin le Roman Kacew, juif lituanien de Vilnius, observant sa mère, modiste fauchée, vendre des chapeaux aux bourgeoises.

Paul avait 15 ans quand son père mourut. Romain Gary, le cousin qui a réussi, les sauve, il paie tout, les soins de Dinah, les médecins de Dinah, la clinique à Leyme. Bientôt, les études de Paul, qui s’égare en médecine. Un flambeur, ce beau gosse. En terminale, Annie se souvient qu’il rendait ses copies de philo en fanfaronnant qu’il aurait la meilleure note. Annie, fille d’un bourgeois de Cahors, liane brune, affranchie, épousée en 1965. Les voici dans la capitale. Paul fait un peu de droit, un peu de plomberie, un peu de bibliothécaire, un peu de chiens à sortir pisser. Hôtels meublés, matelas à cafards. L’"oncle" riche leur propose les quatre chambres de bonne qu’il possède. Jean Seberg a d’ailleurs une idée : le jeune couple pourrait feindre d’être les parents de Diego, rentré un temps d’Espagne. Ils le promèneraient en landau, les journalistes n’imagineront jamais que ce bébé puisse être celui des deux vedettes harcelées par la presse. Ils acceptent, et l’on frissonne devant ce premier subterfuge identitaire ; sous sa plume retenue, Paul esquisse d’autres repères brouillés, rôles confus ; Gary drague Annie, lui rend visite dans sa chambre, lui chuchote que son jeune mari pourrait bien finir en prison, et fait travailler ce dernier, lui trouve des petits boulots dans l’édition, le neveu du grand Gary, bien sûr, par ici, voilà de la copie, des traductions, un peu d’argent. Pendant ce temps, l’étoile de l’actrice pâlit.

Cerceuil en verre pour l'enfant blanc

Un jour, elle met en garde Paul : "Romain est un cannibale, il ne sait pas vivre autrement." Tournages aux Etats-Unis, une liaison avec Clint Eastwood, avec Carlos Fuentes, et d’autres. On la dit proche d’un chef des Black Panthers. 1970, elle met au monde une petite fille. La presse prétend que l’enfant serait métisse. Cercueil en verre exposé, Nina Hart Gary est blanche. Le couple se sépare. Romain Gary consomme des maîtresses, séduit son infirmière bretonne, commande des filles chez Madame Claude ou chez Madame Billy, "j’évacue", conclut-il, mufle, en se reboutonnant. Et puis, les démons. Sa biographe, Myriam Anissimov, se remémore un après-midi crépusculaire, lui allongé sur son "divan de fourrures", "frissonnant d’angoisse", pleurant son père, sa seconde femme, leurs enfants brûlés vifs au camp de Klooga, ses oncles et ses tantes liquidés à Treblinka, (Les Yeux bordés de reconnaissance, Seuil). Sur la table, un pistolet. Sa carrière ralentit, ses livres somnolent, il se sent vieillir, se montre nu devant Myriam en lui hurlant : "Eh quoi, je pue ?" Ses séances chez le psychiatre Louis Bertagna, le grand-père de Valérie Pécresse, les cachets de Marplan, le premier antidépresseur connu, aux effets secondaires puissants, n’y peuvent mais. "Il en avait assez de ce traitement nonchalant sinon méprisant et toujours négligent que lui réservait la presse à chacun de ces romans", écrit Paul Pavlowitch. L’idée jaillit. Ballon d’essai en 1974, avec Les Têtes de Stéphanie, signé sous le pseudo de Shatan Bogat. La même année, Gros-Câlin, signé Emile Ajar. L’auteur inconnu vivrait au Brésil, avorteur poursuivi par la justice, petit truand, un picaro né à Oran. L’"oncle" fait venir Paul, lui décrit le stratagème, expose les rôles. "C’était sérieux pour lui, pas une blague, confie-t-il dans la nuit envahissant le hameau désert, j’avais plaisir à l’aider." Un an plus tard, La Tendresse des pierres, de nouveau signé Emile Ajar. Patatras, Annie ayant relu Adieu Gary Cooper de Gary y a débusqué un personnage écrivant un texte déjà appelé La Tendresse des pierres, il faut de toute urgence changer le titre, Gary s’est trahi, l’indice grossier pourrait mettre sur sa piste. Paul-Ajar fait ce qu’il faut, l’éditeur n’ayant rien remarqué. Nouveau titre : La Vie devant soi, un triomphe. Simone Gallimard réclame de rencontrer ce prodige caché, on parle de lui pour le Goncourt. Paul-Ajar, expédié au Danemark, chatoyant dans une veste de velours blanc, la reçoit. "Cela me paraissait une divertissante parenthèse".

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Un pistolet sur la table

Gary s’amuse et s’inquiète. Il joue gros, le héros des Forces françaises libres, l’ancien diplomate. Ne met-il pas en péril sa respectabilité, ses médailles, les honneurs, et puis, la maison Gallimard ne pourrait-elle prendre ombrage d’avoir été flouée ? "Ils vont dire que je suis un juif descendu masqué dans l’arène", murmure-t-il. "Il devait rester le Faust de toute cette affaire", commente Myriam Anissimov. Il verrouille à mort. Écrit ses Ajar à la main, poste les manuscrits sous enveloppe jaune à son avocat genevois, Me Junot, lui adresse ses carnets entoilés, et quand Paul, auquel l’aventure monte à la tête, réclame des brouillons, il lui en donne, préalablement photocopiés. Le neveu joue, surjoue, l’Ajar en fait des tonnes. "Ça fuyait de partout", se souvient-il. A Genève, visite de l’adjoint de Simone Gallimard, le faux Ajar a posé un pistolet sur la table. Tout Paris bouillonne, Gary jubile. Linda, une amante éconduite, prétend avoir vu chez Gary à Majorque une pochette titrée "Gros-Câlin" ; ne serait-il pas Ajar ? Gary hurle, cette femme n’a rien vu d’autre que ses organes génitaux. Ça sent le cramé, Me Junot convoqué, Paul doit signer un contrat. 40 % des droits d’auteur jusqu’à la mort de Gary, 20 % des ventes des droits pour le cinéma, comptabilité rigoureuse à adresser à l’avocat, idem pour les impôts. Dans son livre, le "neveu" affirme qu’on lui fit parapher des feuilles blanches. Années fastes, une enveloppe de billets égarée, des vacances sur la Côte d’Azur, que c’est drôle, que c’est facile, il n’y a qu’à mimer. Et puis les filles l’assaillent, il est beau, connu, vigoureux. L’"oncle" séducteur maniaque l’observe, rumine, il rédige Au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable, l’histoire d’un homme meurtri par l’impuissance. La combine littéraire s’acidifie, elle envenime tout, les bouffe. Ils se toisent, s’écharpent, le jeune doit tant au vieux, le vieux dépend du jeune. Gary croit entendre des pas, des coups sur la porte, il sursaute. C’est Paul qui fait semblant, savourant de le voir trembler, trembler comme un vieillard. Un soir, Myriam Anissimov dîne rue du Bac. Disputes, invectives, les travaux du Lot lui semble-t-il, et puis autre chose, un autre sujet, elle ne comprend pas bien. Le lendemain, elle questionne Gary à propos de son "neveu" : "Laisse tomber, c’est un petit con." Contrôle fiscal chez Gary, qui panique, et, raconte encore la biographe, supplie Claude Gallimard de lui arranger un rendez-vous à l’Elysée ; l’entrevue a lieu, que monsieur ne s’inquiète pas, le contrôleur ne trouvera rien. Pour en être bien certain, l’écrivain prendra soin de tancer le petit contrôleur effaré, sait-il seulement que la présidence en personne l’a assuré de la mansuétude de la République ? Lui qui gamin affamé joua du théâtre pour distraire les soldats russes songe à son argent en Suisse, il faut le mettre à l’abri, c’est pour Diego. Suzanne, veuve d’un de ses compagnons d’Afrique du Nord, châtelaine et épouse d’une immense fortune suisse, fait le nécessaire. Gary rédige des testaments, choisit ses exécuteurs testamentaires, vitupérant, puis catatonique. Eperdu. Sa nouvelle compagne, une danseuse, fait les beaux yeux au jeune Diego, qui se laisse flatter. Cette fois, c’est le père et le fils qui se fâchent. 2 décembre 1980, l’écrivain se suicide. On trouve de la poudre sur ses doigts. Paul, auquel le contrat de Me Junot interdisait de révéler la pantomime, est bouleversé. Il passe outre son engagement de silence. Gary mort, qui d’autre pour dire leur folie, leur lien, leur amour, leur famille ? Mais l’"oncle" n’a pas dit son dernier mot. Quinze jours plus tard, en libraire : Vie et mort d’Emile Ajar, un manuscrit où Gary décrit leur jeu de rôle. Posté à Gallimard le jour de sa mort. Affrontement posthume. Deux inséparables déchirés par une promesse qui les a engloutis, chacun devant à l’autre un surplus de vie. Bientôt, Paul et Annie s’installent dans le hameau du Lot. Dans un coin, les bottes de Gary, son fauteuil. Dehors, la neige craque, et notre conversation s’achève. L’octogénaire se lève très tôt. Il dévore des livres, prend des notes dans des carnets. "Je vole des phrases", sourit-il, incorrigible. Il évoque Tous immortels, qu’il surnomme drôlement "le jaune". "Passe-moi le jaune, il est où le jaune ?" répète-t-il. Jaune ? La couleur du traître ? Il glousse, oui c’est vrai, mauvais surnom. "Dans ce livre, y a des mensonges", soupire alors Annie. Paul pouffe. Entre les trois maisons de pierre orange, il arrive qu’Ajar surgisse encore. Et dehors, toujours ce loup.

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