Dessiner comme un enfant : épisode • 3/4 du podcast Trait pour trait – Une histoire de dessin, de doodle et de gribouillis

Une petite fille montre son dessin. ©Getty - Westend61
Une petite fille montre son dessin. ©Getty - Westend61
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Si la Renaissance s’intéresse à l’enfance des peintres, ce n'est que pour y trouver la preuve d'un génie précoce. De même avec les cahiers d’écolier de Delacroix ou ceux de Picasso. Ce n'est qu'au XXe siècle que le dessin d'enfant sera reconnu et valorisé comme une forme d'expression à part entière.

Au XXe siècle, le regard porté sur le dessin d'enfant change. Picasso va affirmer par exemple qu’il aura mis toute sa vie à retrouver comment dessiner comme un enfant, alors que Kandinsky lui, va collectionner les dessins d’enfants.

Au XXe siècle toujours, d'autres artistes, parmi lesquels les surréalistes ou les Dada, se penchent sur ce matériau et lui donnent des lettres de noblesse, allant jusqu’à s’en inspirer ou s’en revendiquer. L’historien de l’art, Emmanuel Pernoud, raconte comment certaines personnalités se sont intéressées au dessin d’enfant, notamment Rodolphe Töpffer, un directeur d'école suisse de la première moitié du XIXᵉ siècle. Emmanuel Pernoud en détaille la pensée : ”Pour lui, il faut cesser de juger le dessin d'enfant avec nos critères d'adulte parce que sinon, on ne comprendra rien. L'enfant représente ce qu'il sait des choses et non pas ce qu'il en voit”.

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On peut penser aussi dans cette même veine, à Dubuffet ou à Miro qui joueront de cette proximité et d’un retour à l’innocence ou à la liberté. Conservatrice au centre Georges Pompidou, Anne Monfort, évoque, elle, la vision de Kandinsky : “Il ne considère pas du tout le dessin d'enfant comme quelque chose qui montre un mode d'apprentissage. Il ne le lit pas comme un signe où on apprendrait à appréhender le monde. Au contraire, pour lui, ce qui l'intéresse dans le dessin d'enfant, c'est la forme même du dessin et cette façon dont elle peut s'émanciper de connaissances pratiques”.

On peut penser aussi à Henri Michaux et à son exploration d’un dessin libre ou sous influence de psychotropes, un retour à l’enfance, comme un retour à l’essentiel, à l’innocence, à l’instinct, au jeu.

Ce documentaire de Perrine Kervran réalisé par Assia Khalid s'articule autour de quatre moments forts : une visite de l’exposition Gribouillage à la Villa Médicis guidée par ses commissaires, une évocation de l’enfance des peintres, un petit tour dans la collection de dessins d’enfant de Kandinsky au Centre Georges Pompidou et une séance de dessin libre dans une maternelle du 20e arrondissement de Paris.

Avec

  • Francesca Alberti, historienne de l’art
  • Diane Bodart, historienne de l’art
  • Baptiste Brun, historien de l’art
  • Ricardo Cavallo, peintre et ses jeunes élèves
  • Anne Monfort, conservatrice au centre Georges Pompidou
  • Emmanuel Pernoud, historien de l’art
  • Florence Robin, professeure des écoles, et Isabelle Cambourakis, professeure des écoles et leurs élèves de l’école Ménilmontant dans le 20e arrondissement de Paris

On peut voir une transposition de l'exposition Gribouillage de la Villa Médicis en ce moment à Paris à l'école des Beaux-Arts du 8 février au 30 avril :   GRIBOUILLAGE / SCARABOCCHIO De Léonard de Vinci à Cy Twombly.

Partenariat

LSD, La série documentaire est en partenariat avec Tënk , la plateforme du documentaire d’auteur, qui vous permet de visionner jusqu'au 13/02/23 le film de Sophie Bruneau - Rêver sous le capitalisme - Film documentaire - Tënk (on-tenk.com)

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