Cover Top 10 - 1940

Liste de

10 films

créee il y a plus d’un an · modifiée il y a plus d’un an

La Dame du vendredi
7.5
1.

La Dame du vendredi (1940)

His Girl Friday

1 h 32 min. Sortie : 12 janvier 1945 (France). Comédie, Drame, Romance

Film de Howard Hawks

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Acéré, frénétique, étourdissant, le film démontre avec un insolent brio que la suggestion, le sous-entendu sont aussi efficaces que les discours explicites. Il va si vite qu’il faudrait le revoir pour tout comprendre de ce qui s’y joue dramatiquement, psychologiquement et moralement dans le récit des amours de deux adultes sans vertu. Chaque plan demanderait à être étudié un par un. Il y en a 366, autant que de jours dans une année. Du moins certaines années exceptionnelles – 1940 par exemple.

Le Dictateur
8.3
2.

Le Dictateur (1940)

The Great Dictator

2 h 05 min. Sortie : 4 avril 1945 (France). Comédie dramatique, Guerre

Film de Charlie Chaplin

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

La moustache est toujours là mais Charlot s’estompe, étouffé par son propre anachronisme. Chaplin trouve en Hitler la cible rêvée de son amertume. Phare idéologique de l’époque, son hymne humaniste semble le résultat d’une manipulation génétique à laquelle seul son génie a pu donner figure universelle. Comment une symétrie se dégage-t-elle de styles et de tons si contradictoires ? Psychologique et concret, parlant et muet, hilarant et poignant, ce classique est une pieuvre sans descendance.

Les Raisins de la colère
7.9
3.

Les Raisins de la colère (1940)

The Grapes of Wrath

2 h 09 min. Sortie : 31 décembre 1947 (France). Drame, Historique, Road movie

Film de John Ford

Thaddeus a mis 9/10.

Annotation :

La conquête de l’Ouest, version infernale. La vieille guimbarde des Joad, fermiers faméliques chassés de leur lopin, succède aux diligences de l’héroïsme, et les flèches du chômage se révèlent plus meurtrières que les lances des Indiens. Mais leur exil deviendra lui aussi une croisade. Aucune ride n’affecte la mise en scène limpide et orageuse de cette parabole sociale, traversée de motifs bibliques, et dont la force emblématique des personnages exprime la quintessence vivante du cinéma fordien.

Indiscrétions
7.6
4.

Indiscrétions (1940)

The Philadelphia Story

1 h 52 min. Sortie : 2 avril 1947 (France). Comédie romantique

Film de George Cukor

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Où Katharine Hepburn aborde triomphalement sa période glamour, Cary Grant conquiert pour de bon sa légende de séducteur désinvolte, James Stewart impose définitivement sa fragilité rêveuse. Et où la comédie américaine, pimpante, cristalline, champagnisée, trouve l’un de ses axiomes les plus parfaits. Après "Sylvia Scarlett" et "Vacances", le film achève en beauté une trilogie informelle de l’élégance. Et dispense, derrière les ballets amoureux et les rapports de classe, une morale euphorisante.

Rendez-vous
8.2
5.

Rendez-vous (1940)

The Shop Around the Corner

1 h 39 min. Sortie : 12 août 1945 (France). Comédie romantique

Film de Ernst Lubitsch

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Peignant un monde injuste et contraint, sans autre avenir que l’imaginaire mais où pourtant tout est possible, même la réconciliation sociale, Lubitsch apporte mille nuances aux quiproquos amoureux qui séparent puis réunissent ses héros. On est dans l’aquarium hollywoodien, cette lumière de bocal, cette "moonlight" ciselant les visages et donnant à la banalité un écrin de merveilleux : temps retrouvé d’un vieux crocodile, exilé à cigare, qui convoque ses racines avec une insurmontable tendresse.

La Valse dans l'ombre
7.9
6.

La Valse dans l'ombre (1940)

Waterloo Bridge

1 h 48 min. Sortie : 9 avril 1947 (France). Drame, Romance, Guerre

Film de Mervyn LeRoy

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Le mélodrame n’a qu’une étude : la passion. Il en décrit les frémissements jusqu’à ériger le mémorial de ses signes les plus infimes, battement d’un cil, effleurement d’une main, caresse d’un reflet ou d’une ombre. Il touche à la secrète réserve d’expression qui libère la valeur incantatoire de l’image, sa densité lyrique. Ce film en apporte la preuve, bijou de raffinement où la perte est scellée dans le premier regard, dans l’échange du fétiche qui dit le non-lieu de l’amour, éternelle utopie.

Rebecca
7.6
7.

Rebecca (1940)

2 h 10 min. Sortie : 22 mai 1947 (France). Drame, Romance, Thriller

Film de Alfred Hitchcock

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Lorsqu’Hitchcock débarque en Amérique, c’est par la grande porte. Son art alchimique, qui vise à transformer le plomb de la hantise en or, substitue au "bonheur dans le crime" selon Barbey d’Aurevilly le bonheur dans l’emprise. Ainsi de "Rebecca", sommet de drame victorien où les cheminements de personnages envoûtés par leurs désirs et les menaces qui s’y insinuent (à travers le vaste manoir de Winter) se confondent avec ceux d’un public embobiné par la maîtrise passionnelle de sa mise en scène.

L'Aigle des mers
7.3
8.

L'Aigle des mers (1940)

The Sea Hawk

2 h 07 min. Sortie : 26 décembre 1946 (France). Action, Aventure, Romance

Film de Michael Curtiz

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

On a souvent dit de Michael Curtiz qu’il était un homme à tout faire, mais pas assez qu’il le faisait bien. Il abat ici la besogne avec une santé de bûcheron, fait caracoler les zébrures du noir et blanc, nourrit son sujet de bonne humeur. La vitalité de la mise en scène, la richesse de la reconstitution historique, les partis pris visuels infusés d’expressionnisme, le discours patriotique qui se fond avec l’énergie du pur romanesque : c’est à ce type de ferias qu’Hollywood doit son rayonnement.

La Lettre
6.7
9.

La Lettre (1940)

The Letter

1 h 35 min. Sortie : 7 mai 1947 (France). Drame, Film noir

Film de William Wyler

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

C’est la garce du cinéma américain, une garce en dentelles et déshabillés de satin, une criminelle de la haute, hypocrite, manipulatrice, sans scrupules mais toujours classe : Bette Davis, qui tisse sa toile dans une atmosphère étrange, envahie par la fumée de l’opium et l’oppression de la terre orientale, méconnue et illustrée comme les bas-fonds de l’enfer. Des ressources de la profondeur de champ au pouvoir des ombres maléfiques, ce jeu de masques captive par sa maîtrise et son ambiguïté.

La Tempête qui tue
7.6
10.

La Tempête qui tue (1940)

The Mortal Storm

1 h 40 min. Sortie : 14 juin 1940 (États-Unis). Drame

Film de Frank Borzage

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Si le récit de ce beau drame décrit l’asservissement d’un peuple au nazisme qui déferle sur l’Allemagne, c’est pour mieux exalter l’irréductible autonomie de l’esprit. Les évènements répartissent les individus en deux camps : ceux qui se laissent investir par la folie collective et ceux qui, résistant à son attraction, demeurent fidèles à eux-mêmes. Contrairement à Lang (qui la piège) ou à Ford (qui la nourrit), Borzage assume la fiction avec une délicatesse qui n’enlève rien à son engagement.

Thaddeus

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