Cover Top 10 - 1949

Top 10 - 1949

Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :

"Les Amants Passionnés" de David Lean
"Madame Bovary" de Vincente Minnelli
"Madame Porte la Culotte" de George Cukor
"La Maison des Étrangers" de Joseph L. Mankiewicz

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10 films

créee il y a plus d’un an · modifiée il y a plus d’un an

L'enfer est à lui
8.1
1.

L'enfer est à lui (1949)

White Heat

1 h 54 min. Sortie : 3 septembre 1949 (États-Unis). Gangster, Film noir

Film de Raoul Walsh

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

S’il fallait résumer d’une seule étoile la vaste constellation walshienne, ce serait sans doute avec ce fulgurant film noir. Autant qu’à l’analyse des émois de l’âme humaine, l’auteur vise un tragique qu’il atteint pleinement si l’on accepte d’y voir le pur mouvement des corps en action vers un but inconnu mais inéluctable, cernés par une caméra à la frénésie virtuose. Du cinéma considéré en son pouvoir cathartique et bouillonnant, en ses passions d’où naissent un étonnement à jamais reconduit.

Le Rebelle
7.5
2.

Le Rebelle (1949)

The Fountainhead

1 h 54 min. Sortie : 31 mars 1950 (France). Drame, Romance

Film de King Vidor

Thaddeus a mis 9/10.

Annotation :

En filigrane, la vie (tourmentée) et l’œuvre (controversée) de l’architecte Frank Lloyd Wright, qui se battit contre son siècle pour imposer ses vues modernistes. Vidor raconte l’ascension de son héros avec une vigueur épique, exaltant la violence de ses actes, à la (dé)mesure de son orgueil. Combat des formes, combat des êtres. Et dans la mêlée, s’échinant torse nu au marteau-piqueur sur du basalte (que Sainte Métaphore nous pardonne), Gary Cooper, taillé pour ce rôle de solitaire granitique.

Le Troisième homme
7.6
3.

Le Troisième homme (1949)

The Third Man

1 h 44 min. Sortie : 12 octobre 1949 (France). Thriller, Drame, Film noir

Film de Carol Reed

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Trame internationale, triangle amoureux, thèmes de la fidélité et de la loyauté, décor cosmopolite (la Vienne d’après-guerre, occupée par les quatre puissances alliées) : le spectre de "Casablanca" hante cette œuvre mythique. Mais du scénario de Graham Greene à la cithare d’Anton Karas, de ses morceaux d’anthologie (la poursuite finale dans les égouts) à son ambivalence morale, de son esthétique baroque à la labilité fertile de ses significations, le film ne ressemble en réalité qu’à lui-même.

Chaînes conjugales
7.8
4.

Chaînes conjugales (1949)

A Letter to Three Wives

1 h 43 min. Sortie : 30 novembre 1949 (France). Drame, Romance, Comédie romantique

Film de Joseph L. Mankiewicz

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Trois femmes, trois histoires, trois comédies acérées sur le mariage où la voix off – celle, rouée, de Celeste Holm – relance et commente un constant jeu de miroirs sur le récit. Pour ces épouses, il s’agit de rechercher la faille, l’instant de torsion qui pourrait faire que leurs maris soient dans les bras d’une autre, donc de s’adonner à un examen de conscience les désignant comme suspectes. Structure complexe, joutes verbales virtuoses, richesse sémantique : tout l’art consommé de Mankiewicz.

La Charge héroïque
7.1
5.

La Charge héroïque (1949)

She Wore a Yellow Ribbon

1 h 43 min. Sortie : 29 septembre 1950 (France). Western

Film de John Ford

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

L’officier va-t-en-guerre et nostalgique, l’irlandais au grand cœur, le fringant jeune premier… Si tout l’arsenal fordien répond présent, la construction narrative est faite d’excroissances, de reports, d’échos, obéit à un processus d’accolades et d’accumulation. Frappé par le goût de la beauté, par son croisement avec la contemplation dans le foyer du plan, c’est le film de la poussière, celle que font les chevaux au présent, et celle du futur, de la destinée de l’homme (retourner à la terre).

Manon
6.4
6.

Manon (1949)

1 h 40 min. Sortie : 9 mars 1949 (France). Drame, Policier

Film de Henri-Georges Clouzot

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Le réalisateur transpose le roman de l’abbé Prévost dans les tumultes de la Libération. Mais il ne retranche rien à l’acuité implacable de l’étude de comportements, à l’histoire de l’impossible union entre une certaine exigence de pureté et un désir de confort que rien de rebute. Avec la sévérité de moraliste qui est la sienne, il accorde le romantisme morbide de cette passion malheureuse à la virulence du commentaire social, pour finir en apothéose dans un imaginaire infernal de terre promise.

Rendez-vous de juillet
7.2
7.

Rendez-vous de juillet (1949)

1 h 52 min. Sortie : 27 septembre 1949 (France). Comédie dramatique

Film de Jacques Becker

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Une bande de zozos vogue en voiture amphibie dans Paris, court de cabaret enfumé en joyeux cours de théâtre. La mode existentialiste, le quartier Latin, les robes légères... L’amour, la famille, la débrouille, l’amitié... Avec ce cousu-main habité qui fait sa marque, Becker aborde la jeunesse de Saint-Germain-des-Prés, dont l’insouciance est contrariée par la peur des apocalypses d’après-guerre. Une œuvre chorale composée comme un morceau de jazz, une chronique du bonheur dont on émerge grisé.

Les Amants du Capricorne
6.2
8.

Les Amants du Capricorne (1949)

Under Capricorn

1 h 52 min. Sortie : 15 septembre 1950 (France). Drame, Romance

Film de Alfred Hitchcock

Thaddeus a mis 8/10 et a écrit une critique.

Annotation :

À l’art hitchcockien qu’on connaît, aux mouvements de caméra élaborés, à l’unité choisie des plans, à la proximité qu’ils imposent, s’ajoute ici un traitement des couleurs qui n’a pas d’équivalent dans son œuvre. Flamboyantes, mélodramatiques, presque minnelliennes. Elles disent l’intensité des sentiments, l’angélisme et son triomphe radieux sur les maléfices, la permanence d’un conflit livré mains et âmes nues, sans digression ni trêve, dans la retenue d’un sanglot et l’éclat d’un sourire.

Le Silence de la mer
7.1
9.

Le Silence de la mer (1949)

1 h 27 min. Sortie : 22 avril 1949 (France). Drame, Guerre, Romance

Film de Jean-Pierre Melville

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Melville, première. Et devant ce film conjuguant bricolages wellesiens et inscription documentaire, tourné sans carte professionnelle et avec un budget des plus modestes, on comprend qu’il soit devenu l’un des héros de la Nouvelle Vague. C’est une œuvre de résistance, de hauteur morale, de patriotisme situé au fond de l’âme, un drame en vase clos où, dans le marbre d’un silence rompu seulement par les battements de l’horloge, se formulent les termes d’un débat intérieur aussi pur que brûlant.

L'Héritière
7.8
10.

L'Héritière (1949)

The Heiress

1 h 55 min. Sortie : 5 avril 1950 (France). Drame, Romance

Film de William Wyler

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Entre la douce Melanie d’"Autant d’en emporte le Vent" et la diabolique Miriam de "Chut, Chut Chère Charlotte", Olivia de Havilland fait ici le grand écart. Le sourire de Monty Clift, ambigu jusque dans la défaite, est une énigme. Ralph Richardson condense toute la cruauté feutrée et aliénante du milieu patriarcal. Le film, lui, développe une étude psychologique très serrée qui oscille de portes coulissantes en escalier, de vestibule en salon bourgeois – le plus terrible des champs de bataille.

Thaddeus

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