Chargé de la mise en œuvre concrète des décisions de l’Etat en matière de santé, le directeur général de la santé, le DGS, a aussi une autre mission : celle de pare-feu du ministre. Quelques jours après son entrée en fonction le 2 mai, le nouvel occupant du poste, Christian Rabaud, pourrait déjà se retrouver sur le gril du fait de ses relations passées avec l’industrie pharmaceutique. Au cours de la dernière décennie, l’infectiologue de 60 ans a été rémunéré plus de 33 000 euros par une dizaine de laboratoires, parmi lesquels Pfizer, Moderna ou Johnson & Johnson. Libération a calculé ce montant à partir de EurosForDocs : cet annuaire des liens d’intérêts entre les acteurs de la santé et l’industrie pharmaceutique reprend la base de données publique Transparence santé, créée par la loi du 29 décembre 2011 après le scandale du Mediator, ce coupe-faim déguisé en antidiabétique.
Peu importe pour le ministère de la Santé : il tient à avoir à son côté son ami médecin lorrain, qui, comme lui, a dû appliquer à l’hôpital les décisions de l’exécutif. Contacté, François Braun n’a pas donné suite à nos sollicitations. Si une telle proximité entre une blouse blanche et les géants pharmaceutiques peut interroger, elle est communément admise dans le milieu. Néanmoins, «pour des resp