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Les grandes tendances de la scène éditoriale nationale selon la Fondation Al-Saoud

Les grandes tendances de la scène éditoriale nationale selon la Fondation Al-Saoud

La Fondation du Roi Abdul-Aziz Al-Saoud vient de publier son rapport annuel sur l'état de l'édition marocaine pour l'année 2022. Cette étude situe les grandes tendances qui traversent la scène éditoriale nationale dans les domaines littéraires et ceux des études en sciences humaines et sociales.

Le numérique en demi-teinte

L’essentiel de la production éditoriale marocaine en sciences humaines et sociales, ainsi que la littérature, est réalisé et diffusé en format papier. Sur les 1.320 livres marocains édités en 2022, tous formats confondus, 133 seulement sont en format numérique, soit 10% des titres publiés. «Il s’agit de textes assimilés à des ouvrages dans le sens où ils portent un titre, le nom d’un ou plusieurs auteurs et sont publiés séparément par un éditeur et à une date donnée», indique ledit rapport.

L’arabe prédomine

La distribution des publications marocaines selon les langues confirme la prédominance de la langue arabe dans le secteur de l’édition. Elle représente un peu plus de 79% du total. En revanche, les publications dans d'autres langues étrangères constituent une part minime du volume de la production éditoriale du pays, avec 17,42% pour le français, 2,58% pour l'anglais, 0,38% pour l'amazigh et 0,30% pour l'espagnol. Le rapport de la Fondation Al-Saoud révèle, par contre, une présence importante du français dans le champ numérique avec 70 titres, suivie de l’arabe (39 titres) et l’anglais (24 titres).

La "création littéraire" au coude-à-coude" avec "les études juridiques"

Le segment «Création littéraire» (romans, nouvelles, poésie, littérature dramatique, etc.) occupe une place importante avec 18,71% du bilan éditorial marocain, soit 247 titres, publiés exclusivement en format papier. Les études juridiques (droit) arrivent en seconde position avec 242 titres (18,33%), suivies par les études historiques : 152 titres (11,52%), les travaux portant sur les études islamiques avec 127 titres, la société (118 titres).

Certains champs des sciences humaines et sociales n’apparaissent que rarement dans les catalogues des éditeurs marocains. C’est le cas notamment de l’éducation (1,82%), les écrits sur l’art (2,12%), l’étude des autres religions, la géographie, la gestion ou la psychologie (0,61%). Dans le secteur numérique, la répartition thématique constitue une inversion de la hiérarchie dominante dans l’édition traditionnelle (papier). Les publications en matière de droit et littérature (œuvres) si importantes en format papier (40,27%) ont un poids moins important dans l’édition numérique (moins de 14%).

Par contre les questions politiques représentant 24,81% (33 titres), l’économie 30,83% (41 titres) et les questions sociales 12% (16 titres) sont des champs disciplinaires mieux représentés dans le bilan de l’édition numérique marocaine en 2022. «On appréhende mieux la structure du champ numérique marocain dans les domaines des sciences humaines et sociales lorsqu'on examine la liste des dix principaux éditeurs de ce type de publications, où l'on constate que les éditeurs institutionnels sont responsables de 100% des titres recensés», soulignent les auteurs du rapport.

Une production "maroco-centrique"

L’analyse des ouvrages édités au cours de l’année 2022 confirme que la production intellectuelle marocaine est «foncièrement maroco-centrique», au sens où la plupart des publications éditées au Maroc traitent de questions nationales. Selon ledit rapport, 977 titres (soit 74% de l’ensemble), y compris les créations littéraires, portent sur le Maroc. Les aires géographiques arabes (Moyen-Orient), quant à elles, ne retiennent l’attention des auteurs et éditeurs marocains que dans une moindre proportion (57 titres). «Si l’on excepte les études sur le patrimoine littéraire et religieux andalou considéré comme le prolongement de l’héritage culturel national, l’activité éditoriale marocaine semble tourner le dos au reste du monde. C’est le cas notamment du faible intérêt pour l’Afrique (34 titres) ou l’Europe (62 titres)», indique l’étude.

Bilan éditorial marocain : Les auteurs à la loupe

Une analyse de la nationalité des 1.572 auteurs répertoriés dans le cadre du Bilan éditorial marocain de 2022 révèle que les textes d'auteurs marocains représentent 86,77% du total. Les auteurs français arrivent en deuxième position avec 2,35%, suivis des Tunisiens et des Égyptiens avec 0,83% chacun.

Les autres nationalités totalisent moins de 10% de l'ensemble. Une analyse genre montre que l’écriture et la publication continuent à être monopolisées par des hommes à hauteur de 84,54% des publications. L’analyse des textes publiés par les 243 autrices marocaines durant l’année retenue par ce Rapport, montre que l’écriture féminine est davantage portée sur la création littérature à hauteur de 27,24% (soit 70 œuvres littéraires) qui ne représente dans le bilan général que 19,16%, le droit (44 titres), les questions de société (37 titres), les études littéraires (21 titres) et l’Histoire (18 titres). Leurs travaux sont rédigés essentiellement en langue arabe (67,70%), même si la production féminine en langue française (25,68%) dépasse légèrement la moyenne générale qui est de l’ordre de 16%.

Répartition des éditeurs marocains (professionnels privés et institutionnels) par région.

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