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Sanctions contre la Russie: Orban accuse l'UE de "tirer" sur la Hongrie

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban assiste à un sommet de l'Otan par visioconférence sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie au siège de l'Otan à Bruxelles, le 25 février 2022

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban assiste à un sommet de l'Otan par visioconférence sur l'invasion de l'Ukraine par la Russie au siège de l'Otan à Bruxelles, le 25 février 2022 - Kenzo TRIBOUILLARD © 2019 AFP

Depuis le début de l'invasion russe, Viktor Orban a pris soin de préserver de bonnes relations avec le Kremlin pour continuer à recevoir gaz et pétrole.

Le Premier ministre nationaliste Viktor Orban a accusé ce dimanche Bruxelles de "tirer" sournoisement sur la Hongrie avec sa série de sanctions contre la Russie, qualifiées par Budapest de "bombe" sur l'économie.

"Ne nous préoccupons pas de ceux qui tirent sur la Hongrie cachés dans l'ombre, quelque part depuis les miradors de Bruxelles", a-t-il lancé dans un discours tenu à Zalaegerszeg (ouest) à l'occasion de la fête nationale commémorant le soulèvement de la Hongrie contre l'URSS en 1956.

"Ils finiront là où leurs prédécesseurs ont fini", a-t-il ajouté, prédisant à l'Union européenne un sort similaire à celui du bloc soviétique qui s'est effondré entre 1989 et 1991.

Consultation nationale

Ce discours fait écho au lancement mi-octobre par le gouvernement d'une "consultation nationale" sur les sanctions européennes contre Moscou, que Viktor Orban ne cesse de fustiger même s'il les a votées aux côtés de ses partenaires.

Dans la capitale et le reste du pays, des posters ont été affichés avec un message flanqué d'un missile: "Les sanctions de Bruxelles nous ruinent".

"Guerre à nos portes, crise financière et ralentissement économique dans l'UE, invasion migratoire au sud (...), nous devons faire face" à de multiples problèmes, a déclaré le Premier ministre dimanche, assurant que "son gouvernement fort et uni" surmontera cette épreuve.

Bonnes relations avec Moscou

Depuis le début du conflit en Ukraine, la Hongrie - qui est fortement dépendante des importations d'hydrocarbures russes - a pris soin de préserver de bonnes relations avec le Kremlin pour continuer à recevoir gaz et pétrole. Elle a parallèlement refusé d'apporter une aide miliaire à Kiev, tout en fustigeant la stratégie de Bruxelles.

Viktor Orban n'a pas réuni en ce 23 octobre ses partisans à Budapest, contrairement à ces dernières années, alors que les professeurs et étudiants y ont annoncé une manifestation d'ampleur.

Après des années d'infructueuses revendications salariales, les enseignants hongrois, payés entre 170.000 forints (410 euros) et 396.000 forints (950 euros) par mois, ont durci le ton, furieux de l'adoption en février d'un décret restreignant drastiquement le droit de grève. Depuis la rentrée, ils sont descendus dans la rue par dizaines de milliers à plusieurs reprises déjà.

F.R. avec AFP