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François Ruffin, député LFI : « Notre parole n’est pas à la hauteur de la gravité des événements » en Israël

L’élu La France insoumise de la Somme appelle la gauche à « mettre des mots forts » sur les actes terroristes commis par le Hamas en Israël, et redoute l’importation d’un conflit qui est « aussi une affaire intérieure, de paix civile », dans un entretien au « Monde ».

Propos recueillis par  et

Publié le 10 octobre 2023 à 21h10, modifié le 11 octobre 2023 à 15h47

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Le député La France insoumise de la Somme François Ruffin, au Caule-Sainte-Beuve (Seine-Maritime), le 5 septembre 2023.

Après l’attaque du Hamas contre Israël, François Ruffin exprime son « soutien aux victimes et à la société israélienne ». Mais il estime que « le soutien au gouvernement israélien ne doit pas être aveugle ». Le député « insoumis » de la Somme regrette, dans un entretien au Monde, un « alignement » de la France sur les Etats-Unis dans le conflit israélo-palestinien.

Quelle est votre analyse de la situation en Israël ?

Avant la froideur de l’analyse, je veux dire mes sentiments avec chaleur : l’horreur devant des femmes, des enfants abattus à bout portant, des jeunes dansant assassinés, des massacres chaque jour découverts, par familles entières. Que d’atrocités, de cruautés, qu’on n’oserait même pas imaginer. Et maintenant, la violence qui s’abat à Gaza, ces 2,5 millions de personnes, auxquelles l’on conseille de partir, comme s’ils avaient une terre d’accueil. Je condamne sans réserve les actes du Hamas. C’est une organisation fanatique, terroriste, qui a toujours été l’adversaire des progressistes au Proche-Orient, hostile à tout compromis de paix, qui veut la fin de l’Etat d’Israël.

Il faut dire aussi le terreau du Hamas. Avoir fait de Gaza une prison à ciel ouvert, sans espoir pour la jeunesse, a nourri le pire. On a bel et bien un face-à-face entre « le fanatisme du Hamas » et « une politique israélienne imbécile » [selon les mots de l’historien israélien Elie Barnavi] venant du gouvernement d’extrême droite de Benyamin Nétanyahou. Sans un tiers qui s’interpose, une machine infernale est lancée. Or, depuis dix ans, la communauté internationale est aux abonnés absents. Avec les accords d’Abraham [en 2020], les Occidentaux ont voulu enjamber la question palestinienne. C’est un échec.

Lire aussi l’analyse : Article réservé à nos abonnés Guerre Israël-Hamas : l’impossible refoulement de la question palestinienne

Le soutien aux victimes et à la société israélienne, c’est l’évidence, je m’y associe. Mais le soutien au gouvernement israélien ne doit pas être aveugle. Nous devons poser en permanence comme objectif le cessez-le-feu et la paix. Lundi, dans le communiqué des cinq pays, dont la France, il n’y a pas le mot paix : c’est un gros problème.

Pourquoi cette absence de mot d’ordre ?

Parce qu’il y a un alignement sur les Etats-Unis. L’activisme d’Emmanuel Macron sur Twitter [renommé X] ne compense pas sa désertion du dossier depuis des années. La tradition gaullo-mitterrandienne voulait que l’on s’exprime avec indépendance, sans s’aligner, qu’on affirme qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit, que l’on appelle au respect du droit international, que l’on s’appuie sur l’ONU, et que l’on soutienne la création d’un Etat palestinien conformément aux résolutions de l’ONU. C’était la position de la France jusqu’au début des années 2000, jusqu’à Jacques Chirac. Depuis, c’est le silence, l’absence, l’alignement.

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