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« On ne peut pas continuer à agir contre le réchauffement climatique par une planification écologique concoctée dans le secret »

La révolte qui monte de l’extrême droite contre la multiplication des contraintes au nom de l’écologie est à prendre au sérieux, soulignent les membres de l’Alliance du compte carbone, Pierre Calame, Valérie Cohen et Armel Prieur, qui appellent, dans une tribune au « Monde », à un véritable débat démocratique mettant objectifs et alternatives sur la table.

Publié le 23 août 2023 à 11h00, modifié le 24 août 2023 à 14h06 Temps de Lecture 3 min.

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La passionnante étude publiée par la Fondation Jean Jaurès sur les attitudes de la population à l’égard du réchauffement climatique montre que si seule une petite minorité de la population adhère à la thèse complotiste faisant du réchauffement climatique une fable visant à asservir la société, une majorité considère qu’il résulte du comportement des plus riches mais que c’est aux plus pauvres que l’on demande de faire des efforts.

Ce point de vue, hélas, ne manque pas de fondement : pas de limite aux voyages en avion mais les centres-villes bientôt interdits aux vieux diesels ; des économistes qui ne voient d’issue que dans la taxation de l’énergie, qui frappe les plus pauvres. Le discours simpliste d’ONG attribuant aux plus riches l’essentiel des émissions et semblant dispenser le reste de la société d’envisager des changements de mode de vie apporte de l’eau à ce moulin.

Mais un autre facteur, exploité par l’extrême droite en France comme dans le reste de l’Union européenne, va peser lourd dans la balance : l’action privilégiée par les gouvernants consiste à multiplier les « obligations de moyens », en clair les contraintes, dans l’espoir que leur addition permettra de nous conformer à nos engagements internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Une élite administrative et politique

Ce tropisme pour les contraintes, cette « addiction aux normes » dénoncée dans ses vœux de début d’année par Gérard Larcher, président du Sénat, ne vient pas du désir d’« emmerder les Français », comme disait Georges Pompidou, mais du mode de raisonnement lui-même : le rapport de la convention citoyenne pour le climat, élaboré par un panel de citoyens reflétant la diversité de la société, contient plusieurs centaines de fois les mots « obligations » et « interdictions ».

Le caractère illégitime de ces contraintes se trouve aggravé en France par la centralisation : vue de la « France d’en bas », une élite administrative et politique, issue d’un système scolaire qui délivre des savoirs universels au détriment de l’apprentissage des coopérations et de la créativité, multiplie les normes sans s’interroger sur leur application à des contextes territoriaux très divers ni imaginer que les acteurs eux-mêmes sont capables de trouver ensemble, localement, de meilleures manières d’atteindre le but d’intérêt général que prétend viser la norme.

Dernier exemple en date, la loi « zéro artificialisation nette » [adoptée en juillet par le Parlement], qui part d’un vrai problème mais aboutit à classer en sol artificialisé les petits jardins du pavillonnaire, souvent seules oasis de biodiversité, et en sol naturel des terres agricoles devenues des déserts biologiques incapables de réduire le ruissellement des eaux lessivant pluie après pluie engrais et pesticides. Comment un pouvoir serait-il légitime aux yeux des « petites gens » avec de tels contresens ?

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