Depuis mercredi et la mort présumée d’Evgueni Prigojine, les dirigeants internationaux et leurs chancelleries multiplient les déclarations. Des réactions teintées pour la plupart d’une forte suspicion sur les raisons du crash d’un avion, entre Moscou et Saint-Petersbourg, comptant le chef de la milice Wagner parmi les passagers enregistrés.
Le soir même de l’accident, le président américain, Joe Biden a dit qu’il n’était « pas surpris » de la possible mort de l’homme d’affaires. « Peu de choses ne se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose, » a-t-il ajouté, depuis les montagnes de l’Ouest américain où il est en famille. « Nous avons vu ce qui a été rapporté. Si cela était confirmé, ce ne serait une surprise pour personne », avait déclaré plus tôt Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain.
Du côté de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, cité par l’agence Interfax, déclare que Kiev « n’a rien à voir avec » le crash du jet privé d’Evgueni Prigojine. « Tout le monde comprend qui est impliqué », affirme-t-il dans une adresse aux journalistes, sans apporter de précision. En France, le porte-parole du gouvernement français a estimé jeudi qu’il existait « des doutes raisonnables » sur « les conditions » du crash aérien dont le patron du groupe paramilitaire, à l’origine d’une rébellion en juin en Russie, serait l’une des victimes.
« Pas un hasard »
Pour Olivier Véran, Evgueni Prigojine est avant tout « l’homme des basses œuvres de Poutine. Ce qu’il a commis est indissociable de la politique de Poutine, qui lui avait confié la responsabilité de mener ses exactions à la tête du Groupe Wagner ». « Prigojine laisse derrière lui des charniers. Il laisse derrière lui une pagaille dans une grande partie du globe, je pense à l’Afrique, à l’Ukraine, à la Russie elle-même », a encore déclaré le porte-parole du gouvernement.
Mêmes doutes en Allemagne, où Annalena Baerbock, cheffe de la diplomatie, a jugé que cet accident n’était « pas un hasard » et que tout le monde soupçonne le Kremlin d’être derrière le crash de cet avion appartenant à Evgueni Progojine. « Ce n’est pas un hasard que le monde entier regarde maintenant vers le Kremlin quand un ex-proche de Poutine en disgrâce tombe littéralement subitement du ciel deux mois après avoir tenté une rébellion », a déclaré Mme Baerbock lors d’une conférence de presse à Berlin, soulignant qu’il y avait en Russie un système dictatorial « fondé sur la violence à l’intérieur et à l’extérieur ».
« Le criminel Prigojine ne manquera à personne en Biélorussie. C’était un meurtrier et il faut s’en souvenir comme tel », a de son côté écrit Svetlana Tsikhanovskaïa, cheffe de file de l’opposition biélorusse en exil, sur X (anciennement Twitter). Sa mort pourrait signifier la fin de la présence du Groupe Wagner en Biélorussie, ajoute-t-elle. C’est en effet dans ce pays que le patron de Wagner avait officiellement trouvé refuge, après son putsch avorté.
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