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Nouveaux nuages sur le démarrage de l’EPR de Flamanville

L’IRSN et l’ASN, les autorités de contrôle du nucléaire, épinglent EDF sur le « reste à faire important en amont de la mise en service » de l’EPR de Flamanville, prévue en 2024, et mettent en garde sur un risque d’explosion dans un système.

Le chantier du réacteur nucléaire de troisième génération type EPR sur le Centre nucléaire de production d’électricité de Flamanville (ici, en 2022).
Le chantier du réacteur nucléaire de troisième génération type EPR sur le Centre nucléaire de production d’électricité de Flamanville (ici, en 2022). | STEPHANE GEUFROI / ARCHIVES OUEST-FRANCE
  • Le chantier du réacteur nucléaire de troisième génération type EPR sur le Centre nucléaire de production d’électricité de Flamanville (ici, en 2022).
    Le chantier du réacteur nucléaire de troisième génération type EPR sur le Centre nucléaire de production d’électricité de Flamanville (ici, en 2022). | STEPHANE GEUFROI / ARCHIVES OUEST-FRANCE

On savait que l’EPR de Flamanville connaîtrait une mise en route en mode dégradé mais toléré, ses couvercles de réacteur et fond de cuve ne répondant pas aux canons de fabrication requis. Ce n’est pas tout. Les experts techniques de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN, avis du 4 septembre 2023) et les inspecteurs de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN, courrier du 25 septembre 2023) épinglent aussi EDF sur plusieurs points cruciaux pour la conduite des essais préalables au démarrage, comme l’a relevé le Canard Enchaîné .

Lire aussi : ENTRETIEN. Alain Morvan : « Sur un chantier comme l’EPR, chaque semaine compte »

Ce qui éclaire les propos d’Alain Morvan, directeur du projet EPR, tenus lors de la Commission locale d’information (CLI) du 28 septembre. Interrogé sur le calendrier d’entrée en service, prévue désormais en 2024 après 12 ans de retard et un surcoût de 15,5 milliards d’euros (estimation en 2020 de la Cour des comptes), il déclarait évasivement : « Nous avançons jour après jour, restons très prudents, et sommes de plus en plus proches du chargement. »

Lors de cette réunion, il n’a pas été question des nouveaux problèmes détectés : un risque potentiel d’explosion dans le système de traitement des effluents gazeux (destiné à limiter la concentration en hydrogène) issus du cœur du réacteur, et la limite de validité « au cours des essais de requalification d’ensemble » de certains capteurs nécessaires aux tests de démarrage… L’ASN s’inquiète d’un « reste à faire important en amont de la mise en service » et prévient que « cette situation fragilise la phase de requalification d’ensemble en privant […] l’installation de certaines redondances matérielles indispensables à la conduite des essais » en cas d’incidents. Contacté, EDF n’a pas donné suite.

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