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Aux Etats-Unis, trois présidentes d’universités prestigieuses accusées de « minimiser » les dérives antisémites sur leurs campus

A la question « est-ce que l’appel au génocide des juifs viole le code de conduite » de son établissement, la dirigeante de Harvard, Claudine Gay, qui était auditionnée mardi 5 décembre, a répondu « cela peut être le cas, selon le contexte », provoquant un tollé.

Par  (New York, correspondant)

Publié le 06 décembre 2023 à 23h50, modifié le 07 décembre 2023 à 20h03

Temps de Lecture 3 min.

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Claudine Gay, Elizabeth Magill et Dr. Sally Kornbluth, présidentes des universités d’Harvard, de Pennsylvanie et du Massachusetts Institute of Technology, lors de leur audition devant le Congrès américain, à Washington, le 5 décembre 2023.

« Cela ne dépend pas du contexte. La réponse est oui, et c’est pourquoi vous devriez démissionner. Ce sont des réponses inacceptables », a tranché, lors d’une audition au Congrès, Elise Stefanik, représentante républicaine de l’Etat de New York, mardi 5 décembre. La remarque visait la présidente de l’université de Harvard, Claudine Gay, mais elle s’adressait aussi à Sally Kornbluth, du Massachusetts Institute of Technology, et à Elizabeth Magill, présidente de l’université de Pennsylvanie. Trois femmes, en poste depuis moins de dix-huit mois, invitées à s’expliquer sur les événements survenus sur leurs campus dans la foulée de l’attaque terroriste du Hamas contre des civils israéliens le 7 octobre.

La question, posée à plusieurs reprises, était simple : « Est-ce que l’appel au génocide des juifs viole le code de conduite » des universités concernées, en matière de harcèlement et d’intimidation ? « Cela peut être le cas, selon le contexte, comme cibler un individu », a répondu Claudine Gay. « Si le discours se transforme en conduite, cela peut être du harcèlement », a déclaré Elizabeth Magill, expliquant aussi que la décision de qualification « dépendait du contexte ».

Sally Kornbluth avait pourtant commencé par expliquer : « Je n’ai pas entendu parler d’appel au génocide des juifs sur notre campus. » « Mais vous avez entendu des “chants pour l’intifada” [soulèvement] », a répliqué Elise Stefanik. Cette dernière avait débuté l’audition en donnant sa définition personnelle de l’intifada – « Vous comprenez que cet appel à l’intifada est de commettre un génocide contre les juifs en Israël et au niveau mondial », faisant basculer le débat du soutien à l’intifada de certains manifestants à la question du génocide.

« J’ai entendu des “chants” [pour l’intifada] qui peuvent être considérés comme antisémites dans le contexte d’un appel à l’élimination des juifs », a poursuivi Mme Kornbluth. Poussée dans ses retranchements pour savoir si appeler au génocide des juifs violait le code de conduite de Penn, elle a déclaré : « Cela ferait l’objet d’une enquête pour harcèlement s’il était omniprésent et grave. »

« Elles doivent toutes démissionner pour déshonneur »

Les réponses des trois femmes ont suscité un tollé. D’abord, de la part du milliardaire Bill Ackman, de confession juive et fondateur du fonds d’investissement spéculatif Pershing, qui ne décolère pas contre son ancienne université : « Elles doivent toutes démissionner pour déshonneur. Si le PDG d’une de nos entreprises donnait une réponse similaire, il serait viré dans l’heure. Pourquoi l’antisémitisme a-t-il explosé sur les campus et dans le monde ? A cause de dirigeants comme les présidentes Gay, Magill et Kornbluth, qui croient que le génocide dépend du contexte », a-t-il écrit sur X, mardi.

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