Arrivées Lorient SOLIDAIRES EN PELOTON
Ocean Fifty
Édition 2023 30 octobre 2023 - 15h41

L’ Ocean Fifty "express" à bon port à Lorient

C’est à Solidaires en Peloton, mené par Thibaut Vauchel-Camus et Quentin Vlamynck qu’est revenu le droit, au terme d’un peu plus de de 20 heures de navigation toute en maîtrise le long des côtes normandes et bretonnes, de couper en premier la ligne d’arrivée, ce matin à 10h01’47’’, à Lorient. Sur le ponton du port de cette escale improvisée pour mettre la flotte à l’abri de la méchante tempête annoncée dans le semaine sur le golfe de Gascogne, ces co-skippers peuvent se réjouir de ne pas avoir traîné en si bon chemin pour boucler les 320 milles du parcours dans des conditions engagées et exigeantes, dans des claques à 45 nœuds au passage de grains sur une mer cabossée. Il ne leur a pas fallu démériter pour s’imposer à l’arrivée devant leurs poursuivants immédiats, Luke Berry et Antoine Joubert, nouveaux skippers dans la série à bord du Rire Médecin-Lamotte, qui concèdent un petit quart d’heure de retard sur ce prologue à la saveur d’un expresso bien corsé. Derrière, ces deux premiers, ce “warm-up”, bien que rapide et rondement mené par l’ensemble de la flotte, n’en a pas moins créé de premiers écarts.

Le tout nouveau Primonial (Rogues-Gellée) complète ce podium aussi provisoire que virtuel une heure plus tard, devant Viabilis (Quiroga-Treussart) et Koesio (Le Roux-Orgereau) à plus de 3 heures des leaders.. Le non moins récent RÉALITÉS (Cahierc-Chapellier), qui étrenne encore ses premiers bords en course, ferme la marche de la flotte des trimarans de 50 pieds, qui peuvent affaler les voiles en toute sécurité, avant la dégradation annoncée rapide des conditions dans une configuration météo qui met par la force des choses cette Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en stand-by. Mais sur les pontons de Lorient-La Base, les douze marins, prêts à s’armer de patience, partagent le même espoir que leur course, bien entamée, reprenne tous ses droits, sur la route océanique qui mène à la Martinique.

Ordre d’arrivées à Lorient La Base

1-Solidaire en Peloton, à 10h 01mn 47sec
2 - Le Rire Médecin-Lamotte, + 45mn 21sec
3 - Primonial, + 1h 45mn 24sec
4 - Viabilis, + 02h 08mn 02sec
5 - Koesio, +03h 16mn 38sec
6 - RÉALITÉS, +03h 52mn 18 sec

 

Les réactions sur les pontons de Lorient La Base

 

Solidaires en Peloton

Thibaut Vauchel-Camus :  « Les deux premières heures de course, c’était magnifique. Je crois que c’est la première fois que j’étais aussi peu toilé sur un départ : deux ris-J3 dans des rafales à 40 nœuds. On ne va pas se plaindre, cette première étape nous a offert l’opportunité de naviguer et de réviser les différentes gammes de configuration de voiles. De quoi bricoler un petit peu aussi, et on est bien contents de les réparer à terre plutôt qu’en mer. 

On est toujours en configuration de voiles assez sage, la dérive relevée au début entre le départ et Barfleur, qui ne rendait pas le bateau hyper confortable à la barre, mais au moins, c’était sécurisant. On a eu une phase assez impressionnante, quand on a passé le raz de Sein en baie d’Audierne  dans un petit grain. On était plutôt contents d’avoir pris un ris. Cela cavalait bien, à 30-31 nœuds sur le fond. On a été en mode warm-up un peu tonique. C’était une belle occasion de se replonger dans des conditions exigeantes, en mode régate, à vue et à l’AIS. Et cela donne confiance pour la suite, mais pas trop non plus ! En tout cas, c’est pas mal d’être sorti du cul de sac de la Manche, et on a quand même un sentiment de départ. »

Quentin Vlamynck : « C’était un bon entraînement, une belle mise en jambe. Maintenant on va pouvoir se reposer, et on va attendre le bon moment pour repartir. Le bateau demande beaucoup, il est très exigeant, mais on a tiré dessus comme il fallait, et cassé ce qu’il fallait casser avant de traverser l’Atlantique. Tous les écarts sont bons à prendre. On ne connaît pas encore le parcours de la transat, même si d’autres se créeront avec plein de faits de course. Mais cela fait toujours du bien et c’est bon pour le moral. En termes de stratégie,  il a fallu tout changer hier matin. On s’est mis en mode routage express avec notre cellule météo, composée d’Eric Mas et Fred Duthil. Mais on va au bon endroit, c’est que ça marche bien ! » 

 

Le Rire Médecin - Lamotte

Luke Berry : « Le petit format de 24 heures, on commence à le connaître autour de la Bretagne. Au classement, cela ne veut pas dire grand chose, mais on est quand même content de finir deuxièmes, c’est toujours ça de pris. On a bien navigué au début. Dans 35 nœuds, on sait que bateau et équipage vont très bien. Mais, dès que ça tombe en dessous, on voit que les nouveaux bateaux reprennent le dessus. On a fait quelques petites options autour de Jersey qui nous ont permis de faire du tir à l’élastique avec les autres, et de re-creuser un peu les écarts. 

On a passé toutes voiles dans du vent très variable, de 15 à 45 nœuds. C’est ça qui est difficile sur ces bateaux là. À un moment, on était sous grand-voile haute-J1 quand du 30 nœuds est rentré. Il a fallu  assagir la bête. 

Bien sûr qu’on est contents d’être au port, de se mettre à l’abri quelques jours. Même si un routage pouvait laisser espérer que ça passait, s’il y avait le moindre pépin, ce n’était plus le cas. Et c’est l’esprit d’équipe au sein de la flotte qui l’emporte. »

Antoine Joubert : « C’était un petit prologue en format sangliers !.. Et on aurait bien continué ! Sur ce format de 24 heures, on est assez rodés, on a donc décidé de ne pas activer la cellule de routage.  Et c’est sûr qu’on n’a pas mis la même intensité sur ce début de course, que si on était partis pour une transat de 15 jours. On ne tiendrait pas trois jours si on avait navigué de cette manière, sans dormir. Mais cela fait seulement depuis six mois qu’on défriche la navigation à bord de ces bateaux. On peut donc s’estimer heureux d’être à moins d’une heure des premiers après une course de 24 heures. »

 

 

Partager