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Escalade

Mer Rouge : la France dans une coalition de 10 pays lancée par les Etats-Unis contre les attaques des Houthis

Le secrétaire américain à la Défense a annoncé lundi 18 décembre l’opération «Prosperity Guardian», en réponse aux attaques qui se multiplient ces derniers jours contre des navires considérés par les rebelles yéménites comme «liés à Israël».
par LIBERATION et AFP
publié le 19 décembre 2023 à 9h26

La riposte sera sans doute musclée. Face aux attaques répétées des Houthis contre des navires marchands en mer Rouge, les Etats-Unis ont annoncé lundi 18 décembre au soir la mise en place d’une coalition de dix pays pour lutter contre les rebelles yéménites. «L’escalade récente des attaques irresponsables des Houthis en provenance du Yémen menace la libre circulation du commerce, met en danger la vie de marins innocents et viole le droit international», a souligné le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en annonçant «l’établissement de l’opération Prosperity Guardian».

Outre les Etats-Unis, cette coalition sera composée de la France – dont la cheffe de la diplomatie Catherine Colonna avait estimé dimanche que les attaques houthis «ne peuvent rester sans réponse» –, le Royaume-Uni, le Bahreïn, le Canada, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne et les Seychelles. Cette «initiative multinationale de sécurité» agira «sous l’égide des Forces maritimes combinées [CMF, un partenariat maritime international à la direction tournante qui a pour mission d’assurer la sécurité en haute mer, ndlr] et sous la direction de la Combined Task Force 153». Créée en avril 2022 pour assurer la sécurité en mer Rouge, dans le détroit de Bab al-Mandeb et le golfe d’Aden, elle est l’une des cinq task forces gérées par les Forces maritimes combinées (CMF).

Les armateurs désertent la zone

En visite en Israël lundi, Lloyd Austin avait plus tôt appelé l’Iran à cesser son «soutien» aux opérations des Houthis contre les navires commerciaux. L’Etat hébreu ne fait pas partie des Etats mentionnés par le chef du Pentagone comme faisant partie de la coalition en mer Rouge, alors que les Houthis ont revendiqué s’en prendre à des navires qu’ils considèrent comme «liés à Israël».

Face aux attaques des rebelles yéménites qui se multiplient ces derniers jours, les géants du transport maritime désertent le passage par le détroit stratégique de Bab al-Mandeb qui sépare la péninsule Arabique de l’Afrique, et par lequel transite 40 % du commerce mondial. Suivant l’exemple de nombreux armateurs, le géant britannique des hydrocarbures BP et le géant taïwanais du transport maritime Evergreen ont annoncé lundi suspendre tout transit en mer Rouge.

En fin de semaine dernière, le Danois Maersk, l’Allemand Hapag-Lloyd, le Français CMA CGM et l’Italo-Suisse MSC avaient fait savoir que leurs navires n’entreraient plus dans la zone «jusqu’à nouvel ordre».

«Autoroute de la mer»

Contrôlant une bonne partie du Yémen, les Houthis ont prévenu qu’ils viseraient des navires naviguant au large des côtes du pays s’ils sont des liens avec Israël, en riposte à la guerre entre l’Etat hébreu et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza. Plusieurs missiles et drones ont été abattus par des navires de guerre qui patrouillent dans la zone.

La mer Rouge est une «autoroute de la mer» reliant la Méditerranée à l’océan Indien, et donc l’Europe à l’Asie. Environ 20 000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, porte d’entrée et de sortie des navires passant par la mer Rouge.

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