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Feux de forêt criminels à Chibougamau: l’incendiaire plaide coupable pour 14 incendies

Photo tirée de Facebook, Brian Paré

L’homme qui a allumé près d’une quinzaine d’incendies criminels dans les environs de Chibougamau au cours de l’été 2023 a plaidé coupable aux nombreux chefs d’accusation qui pesaient contre lui, lundi. 

Brian Paré a admis sa culpabilité lors de son passage au palais de justice de Chibougamau. Pendant le résumé des faits, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a confirmé que l’homme de 37 ans a causé le feu qui a forcé l’évacuation de centaines de résidents de Chapais.

L’accusé a reconnu être à l’origine de 14 incendies criminels allumés entre le 29 mai et le 5 septembre dernier. Les chefs d’introduction par effraction et de nuisance auxquels il était confronté font l’objet d’une suspension conditionnelle demandée par le DPCP. 

En novembre dernier, le trentenaire avait renoncé à son enquête sur remise en liberté et s’était engagé à plaider coupable.

Aberration

Communément appelé l’incendie du lac Cavan, le feu 213 allumé par Paré le 31 mai a provoqué pas moins de 872,7 hectares de dommages en plus de forcer près de la moitié de la population de Chapais à quitter son logis. 

Chapais

Photo fournie par Nina Grondin

La mairesse suppléante de la municipalité du Nord-du-Québec, Caroline Belleau-Poirier, s’est dite «extrêmement désolée» quand Le Journal l’a mise au fait des derniers développements. 

«Les gens de Chibougamau et de Chapais sont fiers de leur forêt. C’est une partie importante de notre vie et je ne peux pas croire que c’est un être humain, un résident du secteur, qui a fait ça», déplore-t-elle.

Lors d’un interrogatoire de sept heures à la suite de son arrestation le 7 septembre, Brian Paré a affirmé que sa principale motivation de départ était de «faire des tests pour savoir si la forêt était réellement sèche ou non», selon ce qu’a relaté la procureure de la Couronne, Marie-Philippe Charron.

«Je ne pourrai jamais comprendre comment une idée du genre peut te passer par la tête, souffle Mme Belleau-Poirier. C’était une période de sécheresse évidente: il n’avait pas plu depuis des jours et il y avait déjà des feux de forêt partout au Canada.»

Sa prédécesseure à la mairie de Chapais, Isabelle Lessard, a donné sa démission dans les dernières semaines, en mentionnant la gestion des incendies de forêt comme l'un des facteurs d'épuisement l'ayant menée au bout du rouleau.

Nombreux indices

Le récit de la trame des événements a permis d’apprendre que ce sont cinq incendies survenus coup sur coup le 31 mai et le 1er juin qui ont mis la puce à l’oreille des policiers.

«Ils ont constaté que la cause naturelle était impossible. Des indices trouvés sur place laissaient croire que c’était criminel», explique Me Charron.

Des témoins ont aussi signalé à la Sûreté du Québec avoir aperçu le résident de Chibougamau sur les lieux d’autres incendies. Il a pu être reconnu en raison du dossard orange qu’il arbore régulièrement, de son véhicule et parce qu’il était toujours accompagné de son chien.

Rapport présentenciel

Les deux parties se sont entendues sur la production d’un rapport présentenciel qui doit être déposé le 22 avril prochain.

Le document qui vise à permettre au juge Jean-François Poirier de déterminer à quelle peine fera face Brian Paré sera divisé en deux parties, soit un volet psychiatrique et une évaluation de la dangerosité du suspect.

Faits saillants de l’enquête de la SQ

1er juin: des indices laissent croire à la Sûreté du Québec que les cinq incendies qui se sont déclarés en très peu de temps sont de nature criminelle. Un témoin aperçoit un homme qui s’avérera être Brian Paré près de l’un des foyers d’incendie.

2 juin: Brian Paré est rencontré et se disculpe d’avoir causé les feux des jours précédents. Il avoue s’être rendu sur place par inquiétude et devient le principal suspect.

20 juin: La SQ passe au peigne fin les réseaux sociaux de Paré et y trouve des propos complotistes, généralement en lien avec les feux de forêt. Un profil détaillé du suspect est ensuite effectué avec des experts.

16 août: Une balise GPS est installée sur le véhicule de l’incendiaire à son insu.

1er et 5 septembre: La balise permet de géolocaliser Brian Paré sur les lieux de deux foyers d’incendie distincts. Des témoins l’ont aperçu avec son dossard orange caractéristique.

7 septembre: Arrestation et interrogatoire de Paré. Il avouera d’abord être à l’origine de neuf brasiers criminels, avant d’en admettre cinq autres quelques semaines plus tard.

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