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Prison avec sursis requise contre un responsable de la CGT à la suite d’un tract sur l’attaque du Hamas en Israël

Jean-Paul Delescaut est notamment jugé pour « apologie publique d’un acte de terrorisme » pour la diffusion d’un tract affirmant que l’assaut sanglant du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023, était une réponse aux « horreurs de l’occupation illégale ».

Le Monde avec AFP

Publié le 29 mars 2024 à 01h21, modifié le 29 mars 2024 à 07h18

Temps de Lecture 2 min.

Un an de prison avec sursis a été requis, jeudi 28 mars, contre un responsable de la Confédération général du travail (CGT) du Nord, jugé à Lille pour « apologie du terrorisme » à la suite d’un tract controversé de soutien aux Palestiniens. La décision a été mise en délibéré au 18 avril.

« Ce tract présente ces horreurs comme si elles avaient eu un caractère inévitable », a lancé la procureure. « C’est une légitimation d’un attentat de masse sous couvert d’une analyse historique », a-t-elle ajouté, estimant le délit « parfaitement caractérisé ».

En tant que responsable de la publication du site Internet de la CGT 59, Jean-Paul Delescaut, 57 ans, est jugé pour « apologie publique d’un acte de terrorisme » et « provocation publique à la haine ou à la violence », pour la diffusion d’un message le 10 octobre 2023, trois jours après l’attaque sanglante du Hamas contre Israël.

Un passage avait été particulièrement mis en cause : « Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi [7 octobre 2023], elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées. » Retiré du site Internet, le tract avait été remplacé par une version « confédérale » corrigée, trois jours plus tard.

Une seule déclaration, puis le silence

Crâne rasé, lunettes, boucles d’oreilles et sweat-shirt blanc à capuche, le syndicaliste, gonflé à bloc après avoir été accueilli sous les vivats de plusieurs centaines de militants, qui lui ont fait une haie d’honneur à son arrivée au tribunal, a dit à l’audience ne vouloir faire qu’une déclaration.

Le ton légèrement hésitant, il a insisté sur les « valeurs d’humanité, de défense de salariés, contre l’injustice sociale et pour la solidarité entre les peuples » de la CGT. « On condamne les actes terroristes en général et bien entendu celui du 7 octobre. On condamne toutes les violences », a-t-il expliqué, répétant qu’il s’exprimait au nom du « collectif ».

Durant quatre heures d’audience, ce soignant au centre hospitalier de Valenciennes (Nord) est resté quasi impassible face aux questions de la présidente et des avocats, opposant un mur de silence à chaque question : « Je m’en tiendrai à ma déclaration. »

Soutien de Sophie Binet et Jean-Luc Mélenchon

Ses avocats, Arié Alimi et Ioannis Kappopoulos, ont tous deux plaidé la relaxe, Me Alimi soulevant un problème d’interprétation. « Ce tract n’est pas un chef-d’œuvre mais à aucun moment il n’évoque les modalités d’action du Hamas », ni ne les présente sous un jour favorable, a-t-il relevé.

Les avocats des parties civiles, parmi lesquelles l’Organisation des juifs d’Europe et l’Association communauté israélite (ACI) de Lille, ont demandé la condamnation du militant CGT.

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, venue à la mi-journée à Lille en soutien, tout comme le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a témoigné dans une vidéo de trois minutes diffusée au procès. Elle estime que les arrestations de militants syndicaux « s’inscrivent dans un climat très inquiétant de répression des libertés syndicales », avec « plus de 1 000 militants poursuivis au nom des actions menées collectivement par la CGT » contre la réforme des retraites.

Le Monde avec AFP

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