L'erobotique, le plaisir grâce aux robots ?

La Sex Tech ©Getty - Carol Yepes
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Apprentissage sexuel par les robots ou antidote à la solitude, l’industrie de la Sex Tech est en plein essor et plein de promesses. Que nous réservent les dernières innovations de ces plaisirs solitaires futuristes ?

Avec
  • Agnès Giard Anthropologue, chercheuse rattachée à l’Université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon

Avant que l'érotisme n'intègre le champ de la robotique et des nouvelles technologies, il y a eu plusieurs étapes, « plus artisanales ». C'est comme ça qu'avant d'avoir des robots appelés à remplacer nos partenaires sexuels, il y a d'abord eu des bouts de chiffons.

Au XVIIᵉ siècle, les marins néerlandais qui partaient longtemps en mer se fabriquaient des poupées sexuelles grandeur nature avec des bouts de chiffons rapiécés. Elles avaient un petit nom : « femmes de voyage ». En France, on a poussé un peu plus loin le concept au moment de la Belle époque. Terminé le chiffon, vive, le caoutchouc. Mais ça coûtait une blinde. On a commencé à en vendre lors de L'exposition universelle de 1900 organisée à Paris. Ça a été le moment de l'inauguration du métro parisien et... Des premières ventes de poupées à gonfler. C'est ça la grandeur de la France !

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Une naissance au Japon

Au Japon, en 1977, naissance de Ho Ho emi, c'est le petit nom de la première poupée gonflable fabriquée de manière industrielle. On la doit à la firme Orion Industrie. Son nom veut dire « poupée sourire ». Les Japonais n'en étaient pas à leur coup d'essai puisque dès les années 1930, les équipages de leurs sous-marins avaient déjà recours à des poupées gonflables, qu’ils appelaient les « épouses hollandaises».

Saut dans le temps. En 2010, au Salon de l'érotisme de Las Vegas, la firme True companion présente Roxy : un mètre et soixante-treize centimètres, elle pèse 54 kilos, un tour de poitrine bonnet C. Et comme le dit la réclame à l'époque, « elle est prête à l'action ». Et puisqu'il n'y en a pas que pour les hommes, vous serez ravis d'apprendre qu'en 2017 a inventé le premier robot sexuel homme. Il fallait débourser 11 000 $ pour lui faire l'amour.

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Technologies et sexualité font-ils si bon ménage ?

Est-ce que le sexe est historiquement un levier d'innovation technologique ? Pour Agnès Giard Anthropologue, chercheuse rattachée à l’Université de Paris Nanterre, spécialiste du Japon : « Oui, il y a de la demande. Notre culture moderne, essentiellement basée sur l'idée que si on consomme des objets modernes, on est moderne, on se distingue des autres, on est ouvert d'esprit en plus. Appliqué à la sexualité, cela correspond parfaitement aux idéaux d'accomplissement individuel de l'humain qui va s'ouvrir à tous les possibles. Cela fait rêver les gens qui en redemandent au point de se leurrer sur la nature réelle de ce qu'ils ont en face d'eux. »

La suite est à écouter…

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